Le rapport de Yannick Moreau sur l'avenir des refaites est remis au président de la République ce vendredi.
Et malgré l'optimisme affiché de l'exécutif, ce dernier sait pourtant que le plus dur est à venir. Des grognements éparses de syndicats pourraient bien se transformer, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, en véritables mouvements sociaux de masse. Nicolas Sarkozy pourrait aujourd'hui en témoigner. Le sujet est ultra-sensible, explosif même. L'exécutif doit prendre en compte que cette fois-ci il ne se fera pas attaquer uniquement par l'opposition mais également dans son propre camp.
Le gouvernement en mauvaise posture sur la réforme des retraites
Pour François Hollande, les Français sont prêts à affronter cette réforme. Ayant "mûris" avec le temps, il considère qu'aujourd'hui les citoyens réalisent l'importance de réformer en profondeur le système. Mais cette estimation est un coup de poker. Un coup de poker car les Français semblent rester divisés sur la sempiternelle différence public-privé. Une différence qui a d'ailleurs occulté tous les autres points importants de la réforme des retraites, à commencer par l'aspect de la pénibilité.
La conférence sociale, étape décisive
Pour autant l'Elysée reste confiant, et croit fermement en ce rapport Moreau, qu'il juge "inattaquable" selon le quotidien Les Echos, citant une source présidentielle. Il ne faut pourtant pas oublier qu'il reste quelques jours entre la remise de ce rapport ce vendredi et la conférence sociale des 20 et 21 juin qui devrait clarifier la ligne directrice du gouvernement en la matière.
D'ici là, la mayonnaise peut très vite prendre, en particulier grâce à des syndicats dans les starting-blocks. Et malheureusement, la mort de l'ancien Premier ministre Pierre Mauroy tombe véritablement au mauvais moment car il rappelle aux Français qu'à une époque, c'est le PS qui a octroyé des droits, et notamment celui de la retraite à 60 ans, dans une période où chacun s'imagine déjà travailler au-delà de 65 ans...