Tous inégaux face à la retraite, c'est de cette manière-là que fonctionne le système des pensions françaises. Ainsi l'écart entre le public et le privée continue de se creuser, de quoi faire naître bien des rancoeurs dans les couches sociales de la population.
Le rapport Moreau sur les retraites préconise plus d'égalité entre les pensions
C'est un des points clé de la réforme des retraites sur laquelle planche actuellement le gouvernement, et plus particulièrement l'équipe de Yannick Moreau, chargé de rendre son rapport à celle de Jean-Marc Ayrault. La conseillère d'Etat propose ainsi sur ce sujet de ne plus déterminer le calcul des pensions du secteur public sur la base des six derniers mois de carrière, mais sur les 3 ou 10 années précédents la retraite, par rapport aux 25 années du privé.
Dans ce sens, la réforme qui devrait pointer le bout de son nez début juillet va dans le sens de celle de 2010, pour laquelle s'est battue Nicolas Sarkozy, à savoir une uniformisation, une convergence des durées de cotisation entre le public et le privé. La réforme de 2010 donnait ainsi pour base commune une durée de cotisation de 41,5 annuités, et un âge de départ progressif de 62 ans. Mais le mode de calcul entre privé et public demeurait la dernière grosse épine dans le pied de nos politiques.
Une inégalité qui se ressent dans le montant des pensions de retraite
La différence entre secteur public et privé est bien palpable. D'après le Conseil d'orientation des retraites, la pension moyenne d'un fonctionnaire d'Etat s'élève à 1932 euros, soit environ un tiers de plus que celle d'un salarié du privé, qui se hisse péniblement à 1281 euros. Un écart qui pourrait notamment s'expliquer par les périodes de chômage qui peuvent malheureusement ponctuer la carrière d'un salarié du privé, à la différence d'un employé du service public, mais aussi par le plus grand nombre de cadres dans le public.
Le problème des régimes spéciaux du public demeure
RATP, SNCF, EDF… Et toutes ces entreprises d'Etat où les régimes de retraites ont pour dénominateur commun le mot avantage. Par exemple, les retraités de la SNCF bénéficient d'une pension supérieure de 13 % à celle d'un cadre du privé, soit une retraite moyenne de 1 897 euros. Un écart qui risque de se creuser d'ici à 2060 où la pension devrait avoisiner les 3 633 euros !
Soyons clairs, en s'attaquant aux retraites, il n'est pas certain que le gouvernement redore son blason. Nicolas Sarkozy en a fait l'expérience en 2010. Seulement aujourd'hui, l'équipe de Jean-Marc Ayrault n'a guère le choix.