Il n'y a pas que l'emploi qui préoccupe le gouvernement à l'heure actuelle. A l'aube d'un probable remaniement, la question du fonctionnement du système des retraites en France est une question sur laquelle devra plancher la prochaine équipe au pouvoir, ou l'actuelle si elle est maintenue dans ses fonctions.
C'est d'ailleurs pourquoi le Premier ministre reçoit ce lundi patronat et syndicats, sur ce sujet si épineux. Et il veut aller vite. La questions des retraites devrait ainsi occuper les esprits et les discussions pendant un bon mois, juste avant la trêve estivale. En témoigne la position de l'Elysée à ce sujet qui ne cherche pas un accord formel des syndicats, comme ce fut notamment le cas lors de la loi Fillon de 2003. Sous-entendu : "certains ne seront pas d'accord, tant pis pour eux." Pour le plus grand bonheur du Medef qui est de son côté favorable à un agenda plus resserré. La CGT, elle, présent déjà une réforme "à la hussarde."
Cette nouvelle réforme des retraites en vue, François Hollande l'avait promise durant la campagne. Et cette promesse devrait normalement se traduire par une loi qui sera discutée au Parlement à l'automne prochain. Avant cela, il y aura bien entendu la remise, début juin, du rapport de la commission d'experts pilotée par Yannick Moreaun député (non-inscrit) de la 3ème circonscription de Vendée, et membre de la commission des affaires économiques.
Ce rapport a pour but de trouver une solution permettant de revenir à un équilibre financier stable d'ici 2020, et surtout d'assurer la pérennité de cette exception française pour les années à venir. Et pour cela, il n'y a évidemment pas 36 solutions. Soit on relève les cotisations comme par exemple la CSG des retraités ou certaines niches fiscales, soit on limite la revalorisation des pensions, soit on agit sur ces fameux "deux leviers."
A l'heure actuelle le gouvernement, sur la sellette, n'a semble-t-il pas tranché sur la stratégie à adopter sur le sujet. Pour autant, le temps lui est compté. Un mois, pour négocier le sujet des retraites, c'est assez court. Et il faut bien entendu envisager que les principaux partenaires sociaux attendent Jean-Marc Ayrault et son équipe au tournant. Et quand bien même l'équipe aurait changé, le futur gouvernement pourrait bien, en fonction de sa position sur les retraites, se retrouver avec des mouvements sociaux au moins équivalents à ceux qu'avait connus la précédente législature sur la question...