Les deux régimes de retraite complémentaire des salariés du privé doivent trouver 5,5 milliards d’euros d’ici quatre ans pour équilibrer leurs comptes. Une mission à haut risque, mais nécessaire pour maintenir et préserver le système.
L’Agirc pour les cadres, l’Arrco pour tous les autres : ces deux régimes reversent plus de pensions qu’ils ne prélèvent de cotisations. Résultat, un déséquilibre dangereux pour la stabilité du système, malgré un accord daté de 2013 dont l’objectif était déjà de trouver un équilibre.
Vers un recul de l’âge de l’ouverture des droits
Hélas, le vieillissement de la population pousse les feux sous ces régimes, dont les finances seront à sec dès 2018 pour l’Agirc, et en 2027 pour l’Arcco. Si rien n’est fait d’ici là, les pensions versées seront de moins en moins importantes.
Les négociations qui s’ouvrent vont être l’occasion d’une nouvelle foire d’empoigne entre le patronat et les syndicats. Le premier a bien l’intention de mettre sur la table un recul de l’âge de l’ouverture des droits. Ils passeraient ainsi à 64 ans au lieu de 62, avec une pension à taux plein repoussée elle aussi de deux ans à 69 ans.
Ou une augmentation des cotisations ?
Une telle mesure n’est évidemment pas de nature à satisfaire les syndicats de salariés, qui pourraient proposer à la place un système de décote temporaire d’une durée de deux à trois années durant lesquelles le salarié retraité toucherait moins. Une idée qui fait son chemin auprès de certains syndicats plus ouverts à la discussion comme la CGC.
Les autres syndicats songent de leur côté à augmenter les cotisations, ce qui n’a pas l’heur de satisfaire le patronat. Autre porte de sortie, prendre en compte les rentrées d’argent qui ne le sont pas actuellement. L’Arcco place ainsi en Bourse ses réserves, qui lui ont rapporté 2,6 milliards d’euros en 2013. Mais parier sur des coups de Bourse, surtout pour un régime de retraite, n’est sans doute pas la meilleure chose à faire.
Les négociations vont donc devoir trouver un terrain d’entente. Les solutions pourraient bien être un mélange de toutes ces propositions, car il faudra bien trouver les milliards qui manquent.