Les retraités dans le collimateur de la Cour des Comptes. Dans son rapport sur le déficit de la Sécu, présenté hier, la Cour préconise une série de mesures pour le réduire, et cible plus particuliérement les retraités. Selon les sages, les retraités ne payent tout simplement pas assez d'impôts, par rapport à ce qu'ils consomment en terme de prestations sociales. Ainsi, le taux réduit de CSG (3,8%) qui s'applique aux retraites à partir d'un certain montant (et dont les plus faibles sont totalement éxonérées) n'a plus lieu d'être à leurs yeux. Même la tranche haute des pensions est à 6,6 %, contre 7,5 % pour les salariés.
Mieux encore, ou plutôt pire encore pour les retraités, l'abattement de 10 % dont bénéficient les pensions de retraites lors de la déclaration de revenus ne se justifie pas pour la Cour des Comptes. Cet abattement, selon elle, doit être supprimé, et réservé aux seuls salariés. Dans le même panier, elle place les abattements octroyés par les collectivités locales sur la taxe d'habitation par exemple. Là encore, la Cour recommande de supprimer ces avantages fiscaux, tout au moins pour les pensions à partir de 25 000 euros par an.
L'enjeu du courroux de la Cour des Comptes est un pactole de 12 milliards d'euros, les avantages fiscaux accordés aux retraités sur leurs seules pensions. La Cour préconise de réduire d'au moins 5 milliards cette "niche".