Austérité : Les retraités britanniques vont aussi passer à la casserole

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Par Laure De Charette Modifié le 11 janvier 2013 à 6h12

Pas de raison qu’ils soient épargnés ! Alors qu’en Angleterre les mesures d’austérité ont commencé à frapper les travailleurs, y compris les femmes et les parents célibataires, le débat s’oriente à présent sur la situation jugée très –trop ?- confortable de certains retraités aisés. Les stratèges du parti conservateur Tory les ont à présent dans le viseur. L’ère des privilèges est bel et bien en passe d’être abolie outre-Manche, y compris pour les seniors, comme le rapporte le Financial Times. « Les retraités aisés sont le seul groupe de personnes qui ont été dans l’ensemble épargnés par les mesures d’austérité », explique Paul Johnson, de l’Institut des études fiscales. Plus pour longtemps ! Encore faudra t-il déterminer ce qu'est véritablement un retraité dit aisé...

Pour commencer, et même si cela peut paraître tout à fait anecdotique, les retraités britanniques expatriés dans des pays chauds comme la Grèce ou l’Espagne vont devoir subir un « test de température ». A l'issue de ce test, certains risquent de se voir sucrer l’aide hivernale au chauffage, laquelle peut tout de même grimper jusqu’à 365 euros pour une personne âgée de plus de 80 ans ! Tout est bon pour combler le déficit...

Parmi les autres avantages dont bénéficient actuellement les retraités mais qui pourraient être retirés aux plus fortunés d’entre eux, la redevance audiovisuelle et les abonnements de bus gratuits. L’air de rien, le chauffage, le bus et la télévision gracieusement financés pour les sujets aux cheveux blancs de Sa Majesté coûtent tout de même plus de 4 milliards d’euros à l’Etat.

Or comme en France, les caisses sont vides et le Royaume fait face à d'immenses problèmes de financement des retraites : de nombreux fonds de pension sur lesquels les retraités comptaient pour leurs retraites complémentaires ont été tellement mal gérés qu'ils ont fait faillite, si bien que les intéressés doivent se contenter des retraites d'Etat, aux montants particulièrement faibles. Pour combler le déficit, les ministres auraient déjà évalué la possibilité d'augmenter l'âge de la retraite à 70 ans au cours des prochaines décennies. Le ministre du Travail et des Retraites, Iain Duncan Smith, a même avancé la possibilité d'indexer les régimes de retraite publics à l'espérance de vie...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.