La République tchèque doit entreprendre de nouvelles réformes pour relancer la productivité, dynamiser la croissance et accélérer la convergence de son économie vers les niveaux de revenu et de bien-être observés parmi les pays européens les plus avancés, indique un nouveau rapport de l’OCDE.
La dernière édition de l’Étude économique de l’OCDE consacrée à la République tchèque (seulement disponible en anglais), présentée aujourd’hui à Prague par le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría, et le Premier ministre tchèque, M. Bohuslav Sobotka, souligne la solidité de l’économie tchèque ainsi que les progrès accomplis au cours des deux dernières décennies. L’Étude économique, dont la parution coïncide avec le 20e anniversaire de l’adhésion de la République tchèque à l’OCDE, prévoit que la croissance du PIB s’établira à 2,4 % cette année et à 2,6 % en 2017.
« L’économie tchèque est en bonne santé : la croissance est soutenue, le chômage faible, les finances publiques sont saines et les niveaux de bien-être sont élevés », a déclaré M. Gurría. « Le PIB par habitant est le plus élevé de tous les pays d’Europe centrale et orientale, toutefois, la convergence vers les niveaux moyens de l’OCDE marque le pas. Pour accélérer ce processus de rattrapage, la République tchèque doit tirer un meilleur parti des facteurs internes de la productivité, et agir pour permettre aux entreprises performantes de se développer, aider les innovateurs nationaux et assurer l’efficacité économique des dépenses publiques. »
L’Étude souligne que la croissance de la productivité a nettement ralenti ces dernières années, ce qui a limité la progression des revenus et les gains de bien-être. De nouvelles réformes s’imposent pour promouvoir l’innovation à l’échelle nationale et améliorer les conditions-cadres qui contribuent aux gains de productivité. Il conviendrait notamment d’inciter les entreprises à accroître leurs dépenses de recherche-développement, en simplifiant les dispositifs d’aide à la R&D et à l’innovation, précise l’Étude.
Des mesures venant faciliter l’accès aux financements par les PME et les entreprises en phase de démarrage, relever les niveaux de compétence de l’ensemble des travailleurs – en mettant l’accent sur les catégories les plus vulnérables – et lever les nombreuses barrières à l’entrée et à la sortie des marchés – notamment en réduisant les coûts de faillite, aujourd’hui élevés – redonneraient un nouvel élan à l’économie et rendraient la croissance plus inclusive. L’Étude souligne également que le développement des entreprises productives serait facilité si de nouvelles améliorations étaient apportées au droit de la concurrence.
Les gains d’efficacité dans le secteur public constituent un autre vecteur de la croissance de la productivité. Les réformes devraient ainsi s’attacher à intensifier la concurrence dans les procédures des marchés publics et à améliorer la coordination entre les projets d’investissement dans le secteur des infrastructures. Il conviendrait en outre d’étoffer la prestation conjointe de services publics, au regard de la taille limitée des administrations publiques locales, tandis que la mise en œuvre des réformes pourrait être judicieusement étayée par la mise en place d’indicateurs de performance mesurant l’efficacité et la qualité des services publics.
L’Étude examine par ailleurs les défis à relever pour créer davantage d’emplois et renforcer la cohésion sociale, en particulier pour permettre aux parents de concilier plus facilement vie professionnelle et vie privée. La suppression des multiples obstacles à l’emploi qui pénalisent les femmes ayant des enfants serait décisive pour éviter une diminution de la population active, alors même que le vieillissement démographique exerce une pression croissante sur les finances publiques.