Carlos Ghosn sera privé de la retraite chapeau qu’aurait dû lui verser Renault. Le conseil d’administration du groupe ne lui accordera pas ces 770 000 euros annuels.
Les ennuis se poursuivent pour Carlos Ghosn, qui ne pourra finalement pas prétendre à la retraite chapeau de Renault : l’ex-président du constructeur automobile devra se passer de 770 000 euros par an. Le conseil d’administration du groupe explique que les conditions de départ de leur ancien patron ne correspondent à « aucun cas d'ouverture du régime de retraite chapeau ». Carlos Ghosn a été arrêté à l’aéroport de Tokyo le 19 novembre dernier, la justice japonaise nourrissant des soupçons de malversations financières. Il est sorti de détention le 6 mars, non sans avoir envoyé à Renault une lettre de démission le 24 janvier.
Malversations financières
Le conseil d’administration avait déjà fait savoir, en février, que Carlos Ghosn ne pouvait prétendre à son indemnité de clause de non concurrence de deux ans ; il ne peut pas non plus exercer ses droits sur les actions reçues entre 2015 et 2018. Par ailleurs, les administrateurs recommandent aux actionnaires de ne pas voter en faveur du versement de la partie en numéraire du salaire de Carlos Ghosn pour l’année 2018. Selon le conseil, les dépenses engagées par l’ex-PDG posent des questions liées aux pratiques « contestables et dissimulées dont elles procèdent ». Elles portent atteinte aux principes éthiques de l’entreprise, « notamment dans la gestion des conflits d'intérêts et la protection des actifs du groupe ».
Soupçons aux Pays-Bas
Carlos Ghosn est loin d’en avoir terminé avec les enquêtes. Elles se poursuivent au Japon comme en France, où Renault a livré à la justice des documents en lien avec des versements à des distributeurs du Moyen-Orient. Un audit commun fait apparaitre de « sérieux questionnements » sur des dépenses de plusieurs millions d’euros depuis 2010 provenant de l’entité néerlandaise de Renault-Nissan.