Moody’s adresse un carton jaune à la France qui ne se réforme pas assez

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 10 juin 2014 à 9h40

Il n'y a pas que les Français qui ne sont pas convaincus par le nouveau découpage des régions de France annoncé dans la réforme territoriale du gouvernement. L'Agence de notation Moody's aussi est sceptique : pour elle la réforme ne va pas générer des économies. En gros, une manière politiquement correcte de dire : « Elle ne sert à rien ».

Moody's ne croit pas en la réforme territoriale

L'un des grands objectifs de la réforme territoriale c'est bien évidemment de faire des économies. Ces économies devraient notamment permettre aux collectivités territoriales de rentrer dans leurs budgets respectifs.

« Que nenni ! » répond Moody's à François Hollande. « Nous ne croyons pas que ces mesures généreront des économies pour les collectivités locales et régionales dans les prochaines années » a déclaré l'agence de notation dans un communiqué.

Pire : même si on mettait de côté les économies potentielles, pour Moody's les gains d'efficacité « ne se matérialiseraient pas avant longtemps ». S'ils se matérialisent, bien sûr.

Réduire les coûts de personnel en France

Pour Moody's, le gouvernement doit avant tout faire des économies dans le personnel, faute de quoi les collectivités territoriales ne vont pas s'en sortir. Le gouvernement a en effet prévu une baisse des dotations de l'Etat de 28 milliards d'euros d'ici 2017.

Or, selon l'agence de notation, les dépenses en personnel ont fortement augmenté en 10 ans. Il faut dire que le pays compte, tous postes confondus, pas moins de 5,493 millions de fonctionnaires, soit près de 20% de la force de travail de la France.

La réforme territoriale : un surcoût à prévoir ?

Loin de réaliser des économies, pour l'analyste de Moody's Daniel Marty, la réforme territoriale pourrait avoir l'effet inverse dès 2020 lors de la disparition des départements. Au niveau des fonctionnaires, avec une fusion évidente et inéluctable de certaines fonctions administratives, les coûts pourraient être augmentés au lieu de diminuer.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio