La guerre pourrait bien être déclarée entre le gouvernement et les syndicats, sur l'épineuse question de la réforme des retraites.
Et la déclaration de guerre prendrait ici la forme du rapport Moreau, qui doit être rendu la semaine prochaine au gouvernement, et qui concerne la question des retraites en France. Cette commission d'experts, réunie autour de Yannick Moreau, doit explorer toutes les pistes possible pour réformer en profondeur, et avec réussite, l'usine à gaz des retraites française, et en particulier celle des agents de la fonction publique.
Bien entendu, toutes les pistes du rapport ne seront pas retenues, mais une inquiète particulièrement les partenaires sociaux : la refonte du mode de calcul des retraites des fonctionnaires. Pour l'instant une chose est certaine : salariés du privé comme fonctionnaires, tous seront concernés, et cela ne se fera pas sans douleur. En ce qui concerne les agents de la fonction publique, Yannick Moreau a donc évoqué la refonte du mode de calcul des retraites, actuellement basé sur les six derniers mois de salaire, hors primes et indemnités bien entendu.
Précisons que du côté du privé, ce sont les 25 meilleures années qui sont prises en compte. La piste ici serait de calculer la pension des fonctionnaires sur une période plus longue, sans aller toutefois jusqu'à 25 années. Peut être 3 à 10 ans. En contrepartie, 5 à 10 % des primes seraient incorporés au calcul.
A l'heure actuelle, les syndicats s'opposent d'ores et déjà à cette idée, parlant même de "casus belli". Arguant le fait que tous les agents ne touchent pas les mêmes primes, la CGT, FO et l'Unsa restent donc fermement opposés à cette solution. Ceux qui critiquaient les positions de Nicolas Sarkozy sur le sujet à l'époque, se retrouvent désormais dans la même situation, et il leur sera délicat d'éviter les mêmes mouvement sociaux qu'a pu connaître l'ancien locataire de l'Elysée...