Les Français seraient-ils devenus raisonnables ? En France, l'âge légal de départ a reculé de deux ans en 2010 et va progressivement passer à 62 ans d'ici à 2017. Mais vu le déficit du régime des retraites, la France doit s'attaquer à nouveau, lentement mais sûrement, à ce nouveau chantier. La concertation avec les partenaires sociaux a commencé (même si la CGT et FO ont déjà dit qu'ils étaient contre cette réforme).
53% des Français se disent prêts à prendre leur retraite plus tard
C'est dans ce contexte qu'un sondage CSA pour Les Echos et l'institut Montaigne publié hier révèle que 53% des Français sont prêts à cotiser, et donc à travailler, pendant 43 ans, contre 41,5 ans actuellement. Le rapport Moreau remis récemment au Premier ministre suggérait pour sa part d'allonger progressivement les durées de cotisation à 44 années, à raison d'un trimestre de plus par génération.
L'allongement de la durée de cotisation fait partie des pistes à l'étude pour combler le déficit des retraites. Mais elle n'est pas la seule : le gouvernement réfléchit aussi à la hausse du montant des cotisations et à la désindexation des pensions des retraités, qui consisterait à ne plus augmenter chaque année les sommes versées en fonction de l'inflation. En revanche, à priori, le relèvement de l'âge légal de départ à la retraite n'est pas au menu des discussions, au grand dam du MEDEF, qui aimerait voir cette piste privilégiée.
Les fonctionnaires aussi seront impactés par la réforme des retraites
Début juillet, le président François Hollande déclarait dans une interview donnée à Ouest-France que si les durées de cotisations étaient allongées, elles le seraient pour tous les régimes sans exception, y compris ceux des fonctionnaires.
En mai, la Commission européenne jugeait urgent que la France équilibre son régime des retraites, lequel n'est plus assuré à partir de 2018, en dépit de la réforme menée par Nicolas Sarkozy.