Un vrai bras de fer en perspective... D'après un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche, 60% des Français refusent de voir l'âge de départ à la retraite reculer au-delà de 62 ans. Le problème, c'est que Français Hollande a bien l'intention d'engager cette réforme, et ce avant la fin de l'année !
D'après le même sondage, ils ont 57%, toujours majoritaires donc, à s'opposer à l'allongement de la durée de cotisation au-delà des 42 annuités. Bref, les Français n'ont pas mais alors pas du tout envie de faire le moindre effort quant à leurs retraites. Savent-ils seulement que le déficit des différents régimes devrait dépasser les 20 milliards d'euros d'ici 2020 ?
C'est pour cela que le gouvernement a décidé de s'attaquer à cette difficile réforme. C'est Marisol Touraine, ministre de la Santé et des Affaires sociales, qui la portera. Et hier, lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, elle a déjà prévenu que « tous les Français » devraient faire « des efforts » en la matière. Ces efforts, promet-elle, seront « justement répartis », et même les régimes spéciaux de certaines entreprises publiques pourraient trinquer, c'est dire !
Un mois seulement après son arrivée au pouvoir, François Hollande s'était empressé de rétablir la retraite à 60 ans pour les assurés ayant commencé à travailler tôt et ayant suffisamment cotisé, soit plus de 100 000 personnes. Mais il avait promis durant la campagne « une réforme durable préservant le système des retraites par répartition ». Son objectif est de ramener à zéro le déficit du système des retraites en 2020.
Actuellement, les syndicats du patronat et des salariés sont en pleine négociation sur les retraites complémentaires, dont bénéficient 11,5 millions de salariés et qui sont elles aussi au bord de la faillite. Or la semaine dernière, la désindexation des pensions semblait actée, c'est-à-dire que pendant trois ans, les retraités verront leur pension augmenter (de 0,5% pour les anciens cadres et de 0,8% pour les ex-salariés), soit moins vite que l'inflation, estimée à 1,75% en 2013. Une piste qui pourrait être à l'étude pour les retraites de base aussi.
Le gouvernement scrute en effet très attentivement l'avancée de ces négociations-là pour s'en inspirer pour l'inévitable réforme des retraites, qui risque de jeter dans la rue des centaines de milliers de personnes.