Une cagnotte de 90 millions d'euros par an. C'est à la fois peu à l'aulne du budget de l'Etat (plus de 366 milliards) et beaucoup comparé au nombre de parlementaires (577) qui peuvent disposer de cette somme en toute discrétion pour intervenir sur des dossiers "sensibles" dans leur circonscription le plus souvent. Or, quelques dizaines ou centaines de milliers d'euros pour les plus débrouillards, on peut parfois faire des "miracles"... politiques.
C'est cet usage incontrôlé de la réserve parlementaire que Claude Bartolone, le président de l'Assemblée Nationale veut réformer en la rendant plus transparente. L'utilisation de cette réserve par les députés sera rendue publique, puisque une liste des actions financées sera établie et publiée. De même, alors que seul un nombre limité de parlementaires s'en servaient, car les seuls à en connaître les mécanismes, la répartition sera désormais encadrée par des règles strictes. Chaque groupe parlementaire ainsi que les députés non inscrits recevront un crédit dont ils pourront disposer au prorata de leur représentation au seil de l'Assemblée. Dernière zone d'ombre : la réserve parlementaire "hors enveloppe", affectée... au président de l'Assemblée, aux présidents de groupes, au président de la commission des finances et au rapporteur général du Budget. Devront ils se contenter de la même somme que les autres, et dire ce à quoi ils l'utiliseront ? Silence radio pour l'instant.
L'autre chantier de Claude Bartolone porte sur les indemnités pour frais de mandat accordées à chaque député, qui lui permettent de rémunérer ses collaborateurs ou de s'acheter... des costumes et des cravates ou de partir en vacances, comme l'ont reconnu certains parlementaires. Un chantier délicat à mener, d'autant que Claude Bartolone a été attaqué hier par Contribuables associés qui lui reproche d'employer son épouse depuis 1998 dans les différents cabinets par lesquels il est passé (ministères et conseil général de Seine St Denis)..