Les manifestations organisées hier par la CGT, FO et la FSU feront-elles changer d'avis le gouvernement ? Pas sûr. L'accord signé le 11 janvier avec la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC et le MEDEF et transformé en projet de loi sera présenté ce matin au Conseil des Ministres.
Problème pour le gouvernement : le texte d'origine restait assez flou sur certains points techniques, pour ne pas dire volontairement évasif. Il a donc fallût transformer des intentions en articles de loi, et repasser discrétement le projet de main en main pour s'assurer que l'esprit des négociations s'y retrouvait bien une fois passé entre les mains des juristes du ministère du Travail et du Conseil d'Etat.
Mais la prochaine étape, une fois que ce texte aura officiellement été rendu public aujourd'hui, sera pour les syndicats contestataires de convaincre des députés de la majorité ou encore du Front de Gauche qui se situent à sa marge mais la soutiennent de déposer des amendements... et derrière de faire suffisamment de bruit dans les médias et dans les réseaux sociaux pour qu'ils soient adoptés.
On pense par exemple à la règle de mobilité interne, qui permet à une entreprise, après avoir signé un accord avec des syndicats représentant au moins 30 % des salariés, de procéder à des changements de poste dans l'entreprise facilement. L'autre invention de l'accord, l'homologation des plans sociaux par l'administration, fait également hurler les syndicats contestataires. Ils vont donc essayer de faire tomber cette possibilité ou en tout cas d'en limiter les conditions d'accès.
Prochaine étape, l'Assemblée Nationale, qui débattra du texte le 2 avril prochain.