Un sou est un sou ! Pressée par Bruxelles, la France doit réduire son train de vie à tout prix : l'an prochain, elle doit encore amputer son déficit public de 20 milliards d'euros. Une bagatelle ? Pas vraiment. Et pour se faire, il va falloir tailler plus que jamais dans les dépenses : près de 14 milliards devront être économisés en 2014. Le gouvernement en a décidé ainsi, avec l'appui du chef de l'Etat, et doit le faire savoir aujourd'hui officiellement lors de la présentation de ses orientations à l'Assemblée nationale, devant les députés tout ouïe.
L'Etat au régime sec en 2014
Qui va devoir se serrer le plus la ceinture ? L'Etat, réputé pour son train de vie dispendieux. Il va donc devoir économiser 9 milliards. Comment y parvenir ? En maîtrisant mieux la dépense publique. Actuellement, elle augmente gentiment de 2% chaque année en moyenne. Terminé ! François Hollande demande qu'elle soit réduite à un modeste +0,5% annuel. Je veux et j'exige. Cela signifie notamment que les budgets alloués aux ministères et aux collectivités locales vont fondre. Delphine Batho en sait quelque chose, qui vient de se faire limogée manu militari pour avoir critiqué la baisse du budget de son ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie (-7% prévu).
Pour réduire le déficit, de nouvelles hausses d'impôts
Puisqu'il faut réduire de 20 milliards d'euros le déficit de l'Etat en 2014, et que les économies vont représenter 14 milliards, par déduction, cela signifie qu'il faut encore trouver 6 milliards, que le gouvernement compte récolter en augmentant encore les impôts. Mais que les Français se rassurent, du moins certains d'entre eux, le ministre délégué au Budget, Bernard Cazeneuve, a assuré dans un entretien au quotidien Le Monde que ces nouveaux impôts épargneront « le plus possible les ménages modestes et les classes moyennes », mais aussi « les entreprises » afin qu'ils « ne pèsent pas sur leur compétitivité ». Il reste qui ?
Avec toutes ces mesures, le gouvernement a bon espoir de ramener le déficit à 3,7% du PIB d'ici la fin de l'année, contre 4,8% en 2012.
Pour comparaison, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, le taux des prélèvements obligatoires a augmenté de 0,5 points (passant de 43,2% en 2008 à 43,7% en 2011), et la part des dépenses publiques dans la richesse nationale a augmenté de plus de 3 points, à 55,9%, bien au-dessus donc de la moyenne de 51% en vigueur dans la Zone Euro.