Début avril, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a renouvelé son appel aux gouvernements suite à la publication, par le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), du dernier rapport sur le changement climatique. Elle alerte notamment sur l’absolue nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius, afin d’éviter une catastrophe environnementale d’envergure mondiale.
Si de nombreux gouvernements se sont engagés à agir depuis les accords de Paris, les entreprises doivent également se retrousser les manches et devenir plus durables. Actuellement et toujours en ligne de mire, les entreprises IT, dont l’impact reste majoritairement perçu comme néfaste pour la planète. A l’occasion du jour de la terre - vendredi 22 avril, la sensibilisation et l’éducation sont plus que jamais à l’ordre du jour.
Dans ce contexte d’urgence, et grâce à la digitalisation accélérée ces dernières années, le rôle des entreprises IT dans la course au zéro carbone s’est renforcé et devient essentiel.
L’IT a en quelque sorte toujours été le vilain petit canard de l’éco-responsabilité. On la taxe de contribuer au réchauffement climatique avec des datacenters trop gourmands, un numérique néfaste à long terme et une empreinte carbone qui augmente. Ses plus fervents détracteurs estiment que les efforts restent encore invisibles et qu’elle porte en majeure partie la responsabilité de la situation actuelle sur ses épaules. Toutefois, si l’IT joue indéniablement un rôle dans le réchauffement, elle peut aussi se révéler plus vertueuse selon l’usage qui en est fait.
C’est d’ailleurs l’un des objectifs de Numeum, le premier syndicat professionnel des entreprises du numérique en France, fondé le 18 juin 2021. Le syndicat entend en effet "faire du numérique le levier majeur de la décarbonation, de la biodiversité et de la protection des ressources rares". Il estime en effet que si "le numérique doit réduire ses externalités négatives comme les autres secteurs, il est aussi un outil essentiel au service de la transition écologique." En résumé, il est essentiel de casser les perceptions et de démontrer les bénéfices de l’IT pour la planète. Difficilement mesurable, il est pourtant devenu nécessaire de démontrer l’impact positif des technologies et de rendre visible le rôle du secteur dans la décarbonation.
Or, l’heure n’est plus à la théorie, mais bien à la pratique. Concrètement, les entreprises informatiques doivent travailler ensemble vers une dédiabolisation de l’IT. En effet, chaque crise a besoin de son bouc émissaire, de son coupable et au procès du climat, les entreprises sont assises aux côtés des gouvernements – et des générations passées – sur le banc des accusés. Mais les véritables coupables sont multiples et s’étendent sur plusieurs décennies : de la révolution industrielle qui a marqué le XIXe siècle, à l’accélération de la consommation en passant par l’innovation.
L’effort global et le changement de perception. Pour reprendre les mots de Ghandi "[Nous devons] être le changement que [nous voulons] voir dans ce monde", n’a jamais été plus vrai.
A ce sujet, comme l’expliquait l’entrepreneur et "Digital Champion" français Gilles Babinet, pour la BPI en décembre 2021, les technologies sont vouées à rester, et à poursuivre leur croissance, leur développement, à mesure que le monde va évoluer. Partant de ce postulat, plutôt que de revenir en arrière, l’idée est d’améliorer ce que nous avons entre les mains et tirer parti de la transformation digitale en faveur du climat : si les gouvernements, les entreprises et les hommes qui en font partie s’y mettent ensemble, la technologie peut ainsi devenir une alliée de l’environnement et contribuer à réduire l’empreinte carbone. Pour y parvenir, l’éducation et la mise en avant de résultats concrets permettront de faire basculer les pronostics vitaux largement engagés de notre planète.