La Cour des comptes s’attaque aux allocations-chômage

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Publié le 22 janvier 2013 à 13h45

Les mauvaises langues pourraient dire que l'Etat s'attaque de manière générale au pouvoir d'achat des Français, au lieu de prendre des mesures visant à son augmentation !

Après l'annonce de l'abaissement du taux du livret A à 1,75 % (lire ici), qui rappelons-le, est l'actif préféré des Français, c'est au tour des allocations-chômage d'être rognées. Dans un rapport très critique sur l'efficacité des politiques gouvernementales en matière d'emploi, la Cour des comptes vient de jeter un pavé dans la mare en dévoilant les coupes budgétaires auxquelles il va falloir procéder de manière inévitable.

Il est vrai qu'avec l'augmentation du nombre de chômeurs en France, et si cette hausse perdure, cela pourrait finir par coûter cher au gouvernement qui peine à relancer l'emploi et à réduire ses dépenses dans le même temps. Pour information, l'Unedic, l'organisme chargé de gérer ces fameuses indemnisations, accumule les déficits. Il devrait perdre ainsi 5 milliards d'euros en 2013, alors qu'étaient déjà accumulés 13,7 milliards d'euros de dettes à la fin 2012.

Pour Didier Migaud, le président de la Cour des comptes, cette tendance est "insoutenable". Dans le rapport dévoilé ce mardi 22 janvier, l'institution chargée des comptes de l'Etat demande aux partenaires sociaux, chargés de négocier une nouvelle convention d'assurance-chômage pour 2013, de prendre des mesures qui rectifieraient le tir. Entendez par là bien entendu, des économies sur ces indemnisations.

Il faut dire que la France, sur ce sujet, est un des pays européens les plus généreux. Par exemple, il suffit d'avoir travaillé seulement 4 mois sur une période de 28 mois pour prétendre à ces indemnisations, et cela sur une durée pouvant aller jusqu'à deux ans pour un chômeur de moins de 50 ans.

A ce titre l'indemnisation record pour une personne sans emploi en France peut atteindre 6 161 euros. Et ces indemnités ne sont pas, comme la logique le voudrait, inversement proportionnelles au salaire, comme c'est le cas dans la plupart des autres Etats de l'Union européenne où plus votre salaire est élevé, plus votre indemnisation chômage est faible.

La Cour des comptes envisage donc la mise en place d'un système simplifié que composerait un socle commun constitué de la prestation de solidarité auquel viendrait s'ajouter, pour une durée variable, une prestation d'assurance versée, elle, par l'Unedic. Une idée jugée "séduisante" par le ministre du Travail et de l'Emploi, Michel Sapin…

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Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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