Enfin ! On imagine le soulagement chez Dassault de voir enfin le Rafale pouvoir voler en terre étrangère, trente ans après le vol inaugural du fleuron de l’entreprise.
L’Égypte est donc le premier pays, hors France, à accueillir des Rafale au sein de son armement. Le contrat sera signé au Caire lundi 16 février, par Jean-Yves Le Drian le ministre de la Défense qui se rendra spécialement sur place — c’est que l’événement est de taille.
Le Rafale en terre égyptienne
L’Égypte a acheté 24 Rafale et une frégate FREEM, qui vont donner du travail à Dassault ainsi qu’au DCNS, le chantier naval militaire. Ce contrat a été géré très rapidement puisqu’il a fallu trois mois pour le négocier et le finaliser. François Hollande et son ministre de la Défense ont été à la manœuvre et, à en croire la rumeur des milieux industriels et militaires, l’affaire a été rondement menée.
Le contrat est de taille pour un pays dont les finances sont difficiles. Il porte en effet sur 5,2 milliards d’euros. De fait, au lieu des 15% habituellement pratiqués dans ce cas, la France a accepté de garantir la moitié de la transaction (à la base, l’Égypte souhaitant une garantie de 90%).
Premières livraisons de série en 2018
Mais la signature du contrat ne signifie pas pour autant que l’argent va se déverser d’un coup d’un seul. Le Caire doit maintenant mettre sur place un pool bancaire qui pourrait être supervisé par le Crédit Agricole. Dassault attend le versement du premier acompte avant de lancer les lignes de production. Mais au vu de la diligence du traitement de ce dossier, cela pourrait être assez rapide, de l’ordre de quelques semaines tout au plus.
Dès le mois d’août, les premiers Rafale égyptiens pourraient donc voler pour saluer l’élargissement du canal de Suez, tandis que la frégate, prélevée à même la flotte de la Marine nationale, mouillerait dans les parages. Les premières « vraies » livraisons auront lieu à partir de 2018.