Pourquoi Peugeot et Citroën s’effondrent-ils ?

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Par Robert Palluat de Besset Modifié le 18 juin 2012 à 16h31

La crise entrainant une baisse du pouvoir d’achat, et alors que chacun se doute qu’une période d’austérité est inévitable, on constate une forte chute des ventes de voitures neuves.

Et c'est PSA qui parait particulièrement impacté avec une baisse de ses ventes de 28 % en mai dernier.
Si le mois de mai est un mois particulier du fait des nombreux ponts, et si de plus à chaque élection présidentielle les investissements sont ralentis, il est néanmoins intéressant d’essayer de comprendre cette chute beaucoup plus forte que celle du marché qui a baissé globalement de 16 % et que celle de son concurrent Renault dont les ventes n'ont baissé "que" de 14 %.

Mais nos deux constructeurs nationaux ont des stratégies très différentes. Renault a misé sur le low cost avec Dacia, sur des participations importantes avec Nissan et sur de fortes délocalisations. PSA a privilégié ses usines françaises, n’a pas pris le virage du véhicule bon marché, travaille avec deux marques (Peugeot et Citroën) qui ont des synergies de fabrication très importantes (réduction des coûts) tout en conservant des styles différents.

PSA a réussi chez Citroën avec succès le lancement d’une gamme de DS particulièrement attractive qui rajeunit certainement la clientèle avec un effet mode, et pourtant c’est la marque qui chute le plus, avec une baisse des ventes de 30 %.
Nos deux constructeurs arrivent très tardivement dans le SUV (Sport Utility Vehicle) avec des voitures d’origine asiatique, tardivement également dans l’hybride (mais innovant avec un hybride diesel pour PSA).

Peugeot et Citroën ont tous deux échoué dans le haut de gamme mais après tant d’échecs successifs ils poursuivent dans la même voie sans suivre les constructeurs investissant dans une marque Premium et qui réussissent. Peugeot a raté le coche il y a 30 ans avec la marque Talbot. Quant à Renault, la marque vient seulement de comprendre qu’Alpine avait une forte réputation en sport automobile et va probablement la réactiver. Côté sport justement, nos deux constructeurs ont une approche différente de la F1. Renault y est resté comme motoriste avec succès, Peugeot s’est retiré sans gloire.

La forte baisse de PSA est difficile à expliquer d’autant plus que plusieurs nouveaux modèles viennent d’être lancés comme par exemple la 208. Ce n’est donc pas sur les produits mais plus probablement sur l’image de marque que le constructeur devrait plancher.
Aujourd'hui la réputation ne suffit plus. Kia-Hyundai progresse en mai de 25 % alors que leur réputation n’est pas établie en France. Cherchez l’erreur !

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Robert Palluat de Besset est le président de l'Automobile Club de France