Une proposition concrète pour rouvrir les bars et restaurants

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Par Rédaction Modifié le 21 décembre 2020 à 13h32
Bars Restaurants Reouverture 20 Janvier 2
@shutter - © Economie Matin
30%30% des bars et restaurants pourraient ne jamais rouvrir.

Une proposition concrète pour rouvrir les bars et restaurants à compter du 20 janvier 2020. Interview de Frédéric Linois, gérant des bars-restaurants No Scrum No Win.

Economie Matin : Vous venez de proposer de rouvrir les bars et restaurants contre la présentation d’un test sécurisé et infalsifiable. Comment cette idée vous êtes venue ?

Frédéric Licois : Le constat est simple : avec les déclarations récentes du Premier Ministre Jean Castex et du Ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, on sent qu’on commence à préparer les esprits à la non-réouverture des bars et restaurants le 20 janvier 2021, comme le Président de la République Emmanuel Macron l’avait avancé. Mais cette réouverture ne peut pas être une option. Elle est d’ordre vital, alors que 30% des bars et restaurants pourraient ne jamais rouvrir. Il est faux et trompeur de dire que les aides de l’Etat couvrent tous nos frais. Chaque jour qui passe nous fait perdre de l’argent, et fragilise l’existence même de nos établissements. Avec mon équipe de No Scrum No Win, on a réfléchi à la meilleure solution pour faire revenir nos clients dans nos établissements en toute sécurité. Et c’est en lisant un article sur ce nouvel outil technologique lancé par les entreprises BioSpeedia et SICPA qu’on a décidé de se lancer.

Economie Matin : Concrètement, comment cela fonctionnerait-il ?

Frédéric Licois : C’est très simple. Toute personne faisant un test PCR ou antigénique qui s’avérerait négatif se verrait remettre ce résultat par le labo ou le pharmacien qui l’aura réalisé sous forme d’un QR code sécurisé et infalsifiable, ce qui lui permettrait de fréquenter tous les lieux accueillant du public pendant les 3 jours suivants la réalisation du test, le délai d’incubation de la Covid-19 étant de 3 à 5 jours. Le délai de 3 jours que nous proposons est donc conservateur. La lecture du QR code, imprimé ou digitalisé, peut se faire aisément via tout smartphone. Aucune information personnelle n’est stockée dans une base de données, dans le respect du Règlement Général de Protections des Données (RGPD). Pour les établissements accueillant du public, qu’ils soient bars, restaurants, discothèques, parcs d’attraction, stations de ski, salles de concert, stades de football ou de rugby, ce serait la garantie que les personnes, clients, consommateurs, spectateurs qu’ils accueillent sont tous négatifs, à ce moment précis.

Economie Matin : Mais votre proposition est critiquée. Certains médecins affirment que les tests ne sont pas assez fiables, et qu’ils peuvent « créer » des faux négatifs. Un avocat sur CNEWS a affirmé également qu’il ne lui semblait pas possible d’interdire l’accueil d’une personne positive.

Frédéric Licois : J’avoue ne pas comprendre ces critiques. D’une part on nous dit qu’il faut que tout le monde se teste, on se gargarise d’être le pays qui pratique le plus de tests, le gouvernement rembourse via la Sécurité Sociale tous les tests, et au moment où on pourrait utiliser ces résultats pour relancer la vie économique, la vie sociale, en toute sécurité, on nous dit que les tests ne sont pas assez fiables. Personnellement je ne suis pas expert, mais BioSpeedia affirme que ses tests antigéniques sont fiables à 97%, soit autant que les tests PCR. Soyons logiques, et que le gouvernement cesse alors de rembourser les tests qu’il juge non fiables. Quant à la position de l’avocat sur l’ostracisation des personnes positives, les bras m’en tombent ! Si une personne se sait positive, elle doit rester chez elle, point barre. « Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude » me répétait ma grand-mère.

Economie Matin : Vous avez proposé votre idée au gouvernement ?

Frédéric Licois : Absolument. J’ai envoyé un e-mail à l’Elysée, à Emmanuel Macron et au Secrétaire Général Alexis Kohler notamment, et à Matignon, au Premier Ministre Jean Castex bien sûr, mais également au Directeur de Cabinet Nicolas Revel et au Conseiller Marc Ferracci. Je leur propose ainsi de faire évoluer la stratégie dite TAP du gouvernement, à savoir « tester, alerter, protéger » en stratégie TAPRE « tester, alerter, protéger, rouvrir l’économie ». « Rouvrir l’économie » pour rouvrir nos bars et restaurants, rouvrir nos cinémas et salles de spectacle, rouvrir nos stades de rugby et de foot… en toute sécurité grâce aux certificats de tests sécurisés et infalsifiables. L’application Tous Anti Covid pourrait ainsi ajouter une fonctionnalité permettant aux gérants et personnels de CHR de stocker momentanément les certificats de santé des clients pour s’assurer que toutes les personnes sur place ont bien un statut sanitaire conforme et vérifié. Non seulement la sécurité sanitaire serait assurée, mais la combinaison des capacités de vérification de l’application Tous Anti Covid avec les tests infalsifiables permettrait d’assurer une sécurité optimale aux clients et personnels.

Economie Matin : Et vous proposez aussi en quelque sorte de servir de cobaye ?

Frédéric Licois : Je propose en effet de conduire une expérimentation dans mes deux établissements du 9e arrondissement de Paris entre la fin décembre et le début janvier pour montrer que ma proposition peut être conduite de façon très fluide, et permettre au gouvernement de généraliser cette pratique de l’utilisation des tests sécurisés et infalsifiables à compter du 20 janvier 2021.

Economie Matin : Avez-vous eu une réponse de l’Elysée ou de Matignon ?

Frédéric Licois : Non pas encore. Mais je n’imagine pas qu’on ne puisse pas avancer concrètement. Alors que les vaccins tardent à arriver en France, alors que le Royaume-Uni vient d’identifier une nouvelle souche de virus mettant en doute l’efficacité de la réponse vaccinale face à la Covid-19, il faut que le gouvernement accepte que nous utilisions les avancées technologiques pour relancer la machine économique.

Economie Matin : Votre proposition trouve-t-elle des échos auprès des CHR, ou de vos clients ?

Frédéric Licois : Absolument. Je reçois des appels de certains collègues qui souhaitent savoir comment ils peuvent s’associer à ma démarche et la relayer. Et nos clients habituels nous soutiennent également très fortement. Certains envisagent même de lancer des pétitions de soutien et cela fait chaud au cœur.

Frédéric Licois est le gérant des établissements « No Scrum No Win (NSNW) », bars-restaurants parisiens aux couleurs du rugby situés 32 rue de Londres et 21 rue Godot de Mauroy dans le 9e arrondissement. Il est joignable à l’adresse email suivante : [email protected]

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