Immobilier parisien : posons les bonnes questions !

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Par Pierre-Antoine Menez Modifié le 18 juin 2012 à 2h07

Paris ville la plus chère de France, ça nous le savions déjà. Plus chère d’Europe ? Là je suis étonné ! Une récente étude du cabinet Mercer la situe au 6ème rang après Moscou, Londres, Oslo, Genève et Zurich (en admettant la Russie et la Suisse en Europe).

Mais passés ces détails techniques ne vaudrait mieux t -il pas comparer ce qui est comparable ? Paris a une surface de 105km², une ile cernée par un périphérique, et Londres 1600 km² ! Si nous ne prenons que le "Inner London", les 13 districts les plus centraux, il représente 319km². Et si nous faisons un focus sur les 6 "boroughs" les plus centraux représentant 100km², le prix moyen d’une acquisition est de 1,5 million d'euros ! Alors que l’acquisition moyenne parisienne est de 380 000 euros !

Plutôt que de se faire peur devant un prix du m² « non maîtrisable » prenons un peu de recul.
La vraie comparaison doit se faire, sinon sur ce qui sera le grand Paris, au moins dans l’immédiat sur Paris et première couronne qui représente une zone habitable homogène, bien desservie par les transports dans laquelle il reste encore beaucoup de belles opportunités.
C’est vrai Paris intra muros est cher mais est-ce un droit absolu que de vivre dans Paris ? Quel problème y a-t-il à passer le périphérique et trouver un appartement souvent plus grand moins cher et mieux conçu pour une famille ?

Le réel problème est le manque de constructions neuves (90% des immeubles parisiens ont été construits avant 1940, et la moitié entre 1850 et 1910). Sur les 10 dernières années les ventes de neuf n’ont représenté que 2,2% des transactions. Construisons sur les réserves foncières qui appartiennent à l’état, collectivités locales ou organismes publics, nous dégagerons du m² destiné à la location ou à l’accession à la propriété et nous obtiendrons le petit million de logements qui nous manquent en Ile de France et les emplois qui vont avec.

Il faut pour ce faire une réelle volonté politique car en plus de la question d’aménagement du territoire, le financement ne pourra être assuré que par l’investissement privé. Et là, la question des niches fiscales et du statut du bailleur privé se présentera ! Mais c'est un autre problème...

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Pierre-Antoine Menez est le vice-président de la Fédération Nationale des Agents Immobiliers d'Île de France (FNAIM).