Un risque systémique menace les banques françaises, à cause de la flambée des prix de l'énergie. C'est le signal d'alerte que lance Unlock, un collectif d'associations et de think-tanks, qui demandent aux pouvoir publics d'agir vite.
26 % : c'est l'augmentation du nombre d'inscriptions au fichier national des incidents de remboursement de crédit des particuliers, au mois d'août dernier. Une tendance qui pourrait s'agraver encore avec la flambée des prix de l'énergie, sachant que pour l'instant, le bouclier tarifaire protège la plupart des ménages.
Unlock, poussé par la Fondation Abbé Pierre mais aussi le think-tank de Jean-Marc Jancovici, The Shift Project, interpelle le gouverneur de la Banque de France dans une lettre ouverte. Le risque d'une explosion du nombre de faillites personnelles, c'est à dire, de foyers fiscaux, de familles, qui seraient dans l'incapacité de payer leur crédit immobilier, doit contraindre les pouvoirs publics à agir vite.
Financer de toute urgence la rénovation énergétique des plus modestes
Unlock propose donc aux banques commerciales de débloquer d'urgence des crédits à 0% destinés à financer des programmes de rénovation énergétique. Mais à une condition : que ces programmes ciblent prioritairement les logements au diagnostic de perdformance énergétique (DPE) le plus mauvais ! En toute logique, c'est en effet dans ces logements que le gisement d'économies d'énergies à réaliser est le plus grand. Mais pour cela, il faut bien évidemment que les familles qui y vivent mesurent immédiatement les économies d'énergies réalisées, en voyant leur buget fuel, gaz, électricité ou bois de chauffage diminuer.
Rendre obligatoire la rénovation énergétique, à terme
A terme, les promoteurs de Unlock envisagent que la rénovation énergétique devienne obligatoire, à condition toutefois que des solutions de financement acceptables et suportables soient mises en place. Rappelons que le DPE, tel qu'il est conçu, sert déjà à interdire à la location les logements les plus mal classés. À compter du 1er janvier 2023, une partie des logements dont le DPE affiché est G seront interdits à la location, sans toutefois impacter les baux en cours. On estime qu'ils sont 70 000 à être concernés. En 2025, c'est la totalité des logements classés G (600 000) qui seront interdits à la location, puis, en 2028, les logement classés F (1 200 000).