Se soigner va coûter de plus en plus cher : les syndicats des médecins libéraux, en pleines discussions avec l'Assurance Maladie pour renouveler la convention, ont eu gain de cause. Du moins, en partie, car si le prix de la consultation du médecin généraliste va augmenter, elle n'augmentera pas aussi rapidement qu'ils espéraient. Bien évidemment, les syndicats sont loin d'être satisfaits.
Une hausse du prix de la consultation du médecin
Les négociations entre les syndicats des médecins et l'Assurance maladie se poursuivent pour établir la nouvelle convention... et sont particulièrement houleuses. Parmi les mesures phare que cette nouvelle convention devrait mettre en place il y a l'augmentation du prix de la consultation chez le médecin généraliste.
Actuellement de 23 euros, les médecins aimeraient que cette consultation passe à 25 euros... immédiatement. Un effort que l'Assurance Maladie ne semble pas prête à faire : elle a proposé, mercredi 6 juillet 2016, une augmentation en deux temps : 1 euro de plus en 2017 et 1 euro de plus en 2018. Les médecins, indignés, ont déjà fait savoir qu'ils ne l'accepteront pas.
Nicolas Revel, directeur de l'Assurance Maladie, justifie cette décision dans un entretien aux Echos. L'augmentation va coûter 450 millions d'euros à l'Assurance Maladie qui ne peut pas se le permettre : elle est en pleine période de réduction des coûts (3 milliards d'euros en 2016) afin de retrouver un équilibre budgétaire.
Beaucoup d'autres augmentations à venir
L'augmentation de la consultation chez le généraliste n'est pas la seule annoncée par l'Assurance Maladie et réclamée par les médecins. La consultation d'enfants de moins de 6 ans, considérée plus compliquée, devrait progressivement être augmentée pour atteindre 30 euros à l'horizon de 2018. Et ce n'est pas fini.
Les consultations dites "complexes" coûteront 46 euros d'ici 2 ans et celles "très complexes" 60 euros. Au total, pour la Sécu, cela représente quasiment 70 millions d'euros de dépenses supplémentaires.
L'enveloppe que la Sécurité sociale veut dédier aux médecins est de 750 millions d'euros, et il va donc falloir faire des choix. Surtout que les médecins estiment plutôt à 1 milliard les besoins de la profession, notamment au niveau des aides pour les médecins qui s'installent dans des déserts médicaux : 50 000 euros seront versés à chaque médecin s'installant dans une zone considérée désert médical, pour un montant total de 10 millions d'euros.