La privatisation de l’énergéticien EDF continue : l’Assemblée nationale a débloqué les fonds, environ 10 milliards d’euros, et l’État va pouvoir procéder à son OPA. Après quoi, il faudra trouver un dirigeant pour le groupe, Jean-Bernard Lévy quittant son poste. Et c’est là que ça coincerait, selon Les Echos, au point que le gouvernement veut faire exploser le salaire du patron à venir.
Des milliards de dette… et la fin du plafond de salaire ?
La mesure qui, selon les informations des Echos, coince le gouvernement est celle adoptée en 2012 par François Hollande : le plafonnement du salaire des fonctionnaires. Ces derniers, selon la loi en vigueur, ne peuvent toucher plus de 450.000 euros par an. Toutes les entreprises publiques sont concernées, sans distinctions.
Or, c’est le souci : après l’OPA annoncée par le gouvernement, EDF deviendra une entreprise publique et le gouvernement devra se plier à la loi. Or, d’après le journal Les Echos, la rémunération de 450.000 euros ne donnerait guère envie aux potentiels candidats au poste de PDG d’EDF qui veulent être payés plus.
Un salaire plus élevé pour une entreprise qui perd des milliards
Le gouvernement réfléchirait donc à plusieurs solutions : soit augmenter le plafond prévu par la loi pour qu’il réponde aux exigences des candidats au poste, soit abroger purement et simplement la mesure, ce qui laisserait la possibilité à l’État français de payer bien plus que 450.000 euros ses plus hauts fonctionnaires. Et il y a fort à parier que certains demanderont une augmentation de salaire dès que possible.
Changer la loi pour répondre aux exigences de certains, voilà qui devrait créer quelques conflits sociaux au sein d’EDF comme en-dehors. D’autant plus que l’opération de privatisation de l’énergéticien va coûter cher : 10 milliards d’euros pour récupérer une entreprise qui a plus de 40 milliards d’euros de dettes et qui a enregistré une perte nette historique de plus de 5 milliards d’euros au premier semestre 2022.