C'est le monde à l'envers : en Allemagne, les analystes sont plus optimistes que le gouvernement lui-même ! Le ministre de l'Economie, Philipp Rösler, assure dans un entretien à paraître ce lundi 22 avril dans le grand quotidien allemand Bild que la hausse du PIB de son pays va être "bien supérieure à 1 %" d'ici 2014.
"L'économie retrouve de l'allant. Il y a encore des risques mais, globalement, nous pouvons envisager l'avenir avec optimisme", explique-t-il. Précisément, la croissance devrait être de 0,4 % cette année selon lui, et pourrait atteindre 1,6 % l'année prochaine. Or quatre instituts économiques allemands tablent sur une croissance de 0,8% cette année, soit le double des prévisions du ministre, et de 1,9 % en 2014...
En France, c'est tout le contraire : le gouvernement fait toujours des prévisions ambitieuses, optimistes, auxquelles l'Europe, le FMI, les marchés et les spécialistes ne croient pas. Souvent à raison. Dernier exemple en date : malgré les dénégations récentes du Haut conseil des Finances publiques (HCFP) et du FMI, Pierre Moscovici, ministre de l'Economie et des Finances, soutient mordicus que d'après ses calculs, le PIB de l'Hexagone serait en hausse de 0,1% en 2013, de 1,2% en 2014 et de 2% par an entre 2015 et 2017.
Alors que la France n'a pas présenté de budget à l'équilibre depuis 1975, sous Valéry Giscard d'Estaing, et qu'elle a renoncé à atteindre l'équilibre budgétaire d'ici la fin du quinquennat en 2017, l'Allemagne devrait avoir un budget presque à l'équilibre en 2013 et un léger excédent public, de l'ordre de 0,5 %, en 2014.