Pour l’OFCE, l’objectif de 3% de déficit est intenable

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 19 octobre 2012 à 6h36

"L"obstination des gouvernements à réduire le déficit débouche sur une spirale de rigueur et de récession" affirme l'Observatoire français des conjonctures économiques. Rien que ça. D'après l'institution, pour tenir coûte que coûte l'objectif de déficit à 3% en 2013 comme le Projet de Loi de Finances actuellement en discussion à l'Assemblée prétend vouloir y arriver, l'OFCE soutient de son côté qu'il faudrait que l'Etat réalise... 22 milliards d'euros d'économies. L'organisme retient en effet le risque non négligeable de l'entrée de la France en récession l'an prochain, quand Bercy affirme que 0,8% de croissance est possible, et d'autres comme la Banque de France tablent au mieux sur 0,4%. Or, chaque dixième de point de croissance coûte dans les faits des milliards recettes fiscales non réalisées. Encore plus pour de nouveaux impôts dont le rendement reste par définition virtuel !

D'après les calculs de l'OFCE, si le gouvernement maintenant malgré tout son objectif de déficit public limité à 3 %, les restrictions budgétaires indispensables pour y arriver feraient plonger la France en récession de 1,2%, et détruiraient plus de 350 000 emplois.

Mais l'OFCE a simulé un scénario encore pire que celui-ci : Imaginant que l'ensemble des pays européens maintiennent ensemble leurs politiques d'austérité, la récession serait alors de... -4,6% en France en 2013 !


Pendant ce temps là, à l'Assemblée, les premières batteries de mesures fiscales du Budget 2013 ont été adoptées : Création d'une nouvelle tranche d'impôt sur le revenu à 45 %, gel du barème (comme l'an dernier) ne tenant donc pas compte de l'inflation, et abaissement du quotient familial à 2000 euros, ce qui pénalisera particulièrement les familles nombreuses.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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