Poutine gagne une bataille contre… la mafia du fromage

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 20 août 2015 à 8h54
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@shutter - © Economie Matin
30 MILLIONS $La police de St-Petersbourg a saisi 30 millions de dollars de... fromages ce mardi 18 août 2015.

Si la France tente désespérément de réduire l'importation de drogue dans le pays (on ne cesse de se féliciter des saisies de cannabis partout en France alors que les Français sont les premiers consommateurs européens), Vladimir Poutine a d'autres soucis : l'importation illégale de nourriture. Un business florissant pour la mafia russe depuis l'embargo imposé par la Russie aux produits occidentaux.

Un gang spécialisé dans... le fromage ?

La police russe s'est félicitée ce mardi 18 août 2015 d'avoir démantelé un réseau criminel. La police française aussi se serait félicitée. Si ce n'est que ce réseau était un peu particulier : bien peu dangereux et ne transportant pas de drogues ou d'armes il faisait de la contrebande de... fromage.

Le fromage fait en effet partie des produits désormais interdits en Russie. Point de camembert ou de Parmesan ne peuvent passer la frontière... les prix s'envolent, le marché noir fleurit et les réseaux criminels en profitent.

La police de Saint-Petersbourg a donc démantelé un réseau "international" de trafiquants de fromage et saisi de la marchandise pour une valeur de 30 millions de dollars que les contrebandiers ont tenté de faire passer en douce à l'aéroport. Six personnes ont été arrêtées.

Un véritable "trafic" de Camembert, Parmesan, Mozzarella et Gouda

Le Business Insider, qui rapporte l'information, avait réalisé en décembre 2014 un reportage sur cette nouvelle "drogue" bien peu dangereuse si ce n'est pour les Chrétiens qui craignent que la gourmandise ne les fasse arriver en enfer.

Il semblerait que, comme pour le cannabis, le fromage soit littéralement "dealé", dans les rues et dans certaines superettes servant de couverture. "Les Russes sont en train d'acheter du fromage à la manière des gens qui achetaient du cannabis à Brooklyn dans les années 80" écrit le journal.

Et pour endiguer le trafic il y a depuis mardi 18 août 2015 un numéro vert où on peut anonymement dénoncer les "dealers". Ce qui doit donner des conversations assez intéressantes :

"- Allô, je voudrais dénoncer un crime. Mon voisin a acheté du camembert et de la mozzarella. Je crois qu'il y a un dealer de fromage dans notre rue.

- J'envoie immédiatement une patrouille, monsieur. Ne bougez pas."

Les temps changent, n'est-ce pas ?

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio