Le magazine américain Forbes a publié, mercredi 30 octobre, son célèbre classement des hommes les plus puissants de la planète. Et surprise, c’est Vladimir Poutine qui occupe la première place, devançant Barack Obama. Forbes explique ce choix par la victoire diplomatique de la Russie dans l’affaire des armes chimiques syriennes.
Le président russe Vladimir fait l'objet de critiques sévères sur la scène internationale pour sa conception des droits de l’homme en Russie - des critiques renforcées à quelques mois des JO d’hiver de Sotchi. Pourtant, c'est bien lui qui occupe la tête du dernier classement établi par le magazine américain Forbes des hommes les plus puissants du monde. Ce faisant, il détrône son homologue américain, Barack Obama, désormais à la deuxième place.
Échec et mat
« Poutine a solidifié son contrôle sur la Russie, et tous ceux qui ont regardé le jeu d'échecs autour de la Syrie ont une idée claire du glissement de pouvoir en faveur de Poutine sur la scène internationale », indique Forbes pour expliquer son choix de placer le président russe en tête du classement.
Ce choix, qui n’a pas fait l’unanimité auprès des observateurs et des internautes, a entrainé une longue justification de Steve Forbes, rédacteur en chef du magazine économique. « On confond la puissance des États-Unis avec la puissance de notre président. Les États-Unis sont beaucoup plus puissants en termes économiques et militaires que la Russie. Il n'y a pas de doute sur ce point-là. Mais notre étude était un classement des personnalités, non des pays ou des entreprises », précise-t-il ainsi.
Faiblesse au niveau international
Steve Forbes pointe, notamment, la faiblesse du pouvoir de Barack Obama au niveau international. « Aux États-Unis, il a des pouvoirs sans précédent sur l'économie. Si le Congrès ne fait pas passer l’un des articles de loi qu’il souhaite faire passer, il fera tout pour parvenir à ses fins par décrets ou décisions », explique-t-il. « Les subtilités de la loi n'ont jamais empêché la Maison-Blanche [sous Barack Obama] de faire ce qu'elle désire ».
Mais, au niveau international, « Obama est le président américain le moins puissant depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », note le rédacteur en chef du magazine qui ajoute : « même Jimmy Carter était plus impliqué dans les affaires étrangères que Barack Obama ».
La puissance américaine en déclin ?
« Le Président croit vraiment que les États-Unis ont été une puissance nuisible dans le monde, et souhaite donc réduire notre empreinte sur la scène mondiale à quelque chose de la taille de la Belgique ou de l'Albanie » déplore Steve Forbes, « ce qui explique pourquoi la Grande-Bretagne et la France ont pris les devants sur la question libyenne et pourquoi les États-Unis sont restés en retrait [en 2011] ».
« Quand des grandes manifestations anti-gouvernementales ont éclaté en Iran en 2009, Obama n'a pas soutenu les dissidents », rappelle-t-il également. « La perception selon laquelle la superpuissance mondiale est inefficacement passive a conduit l'Arabie saoudite, état riche mais vulnérable qui s’est appuyé sur ses relations étroites avec Washington pendant plus d’un demi-siècle pour préserver son existence, à se distancier publiquement de l'Oncle Sam ».
« La Chine est maintenant convaincue que les États-Unis sont une puissance en déclin, ce qui pourrait conduire à de graves erreurs de calcul non seulement par Pékin, mais aussi par ses voisins, en particulier le Japon et la Corée du Sud. Si Tokyo et Séoul estiment que les États-Unis se retirent de la scène internationale, ils vont commencer à construire des armes nucléaires... » conclut Steve Forbes.
Dans le reste du classement...
Le président chinois Xi Jinping, le pape François et la chancelière allemande Angela Merkel figurent dans le top 5 du classement. Après Bill Gates, Mario Draghi ou encore David Cameron, François Hollande occupe la 18ème place du classement.
Les 72 dirigeants politiques, chefs d'entreprise ou philanthropes figurant sur la liste des personnalités les plus influentes ont été sélectionnés sur quatre critères : le nombre de personnes sur lesquelles elles exercent leur pouvoir, les ressources financières dont elles ont le contrôle, l'étendue de leur influence et la manière dont elles exercent leur pouvoir pour changer le monde.
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