Plus de 35 élus ligués contre le broyage des poussins mâle

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Par Lea Pfeiffer Publié le 11 août 2015 à 14h06
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@shutter - © Economie Matin
50 MILLIONSJugés inutiles, quelques 50 millions de poussins finissent broyés chaque année en France.

Il n'y a sûrement qu'au milieu de l'été que les élus laissent tomber les clivages politiques. Ce sont donc 36 députés et sénateurs qui se regroupent pour interroger le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, au sujet du sort réservé aux poussins mâles.

Une vidéo choc à l'origine de la prise de conscience

Réunir des centaines de poussins mâles, les gazer, les broyer ou les étouffer. Cela sonne comme autant de pratiques barbares que l'on imagine abandonnées depuis la fin du Moyen-Âge. Pourtant, c'est bien en France et de nos jours que les couvoirs s'adonnent à ce genre de techniques cruelles pour se débarrasser de la volaille encombrante.

Pour attirer l'attention des parlementaires et du grand public, l'association Ethique & animaux L214 a envoyé une vidéo clandestine prise dans un couvoir où des poussins sont étouffes et broyés, en Bretagne. Certaines images peuvent heurter les plus sensibles.

Les élus se mobilisent

Objectif est atteint : ce sont plus de trente-cinq élus qui réagissent enfin à cette réalité et comptent rédiger une question écrite à Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture. Celui-ci a promis une réponse dans les plus brefs délais. Parmi ces élus, on retrouve Jean-Vincent Placé (EELV), Patrick Balkany (les Républicains), Jean Lassalle (MoDem), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Christophe Sirugue (PS), Jean-Noël Guérini (ex-PS), Chantal Jouanno (UDI),...

Leur but : « instaurer une détermination précoce du sexe dans l'œuf pour éviter l'éclosion de poussins non désirés » selon une méthode de détermination mise au point en Allemagne, permettant de connaître le sexe de l'embryon dans un œuf au bout de trois jours de développement.

La réalité de l'élevage industriel méconnue du grand public

« Je pense que si les poussins les ont fait réagir, c'est que dans le milieu politique comme le grand public on est loin d'imaginer les réalités de l'élevage industriel aujourd'hui. » explique Brigitte Gothière, la porte-parole de Ethique & animaux L214.

Pour grand nombre de Français, les dérives de l'élevage industriel se concentrent aux Etats-Unis, dans les fermes géantes. Et pourtant, en France, « chaque jour, des milliers de poussins nouveau-nés sont déchiquetés vivants (50 millions par an) parce qu'ils sont considérés comme de simples déchets. Cette cruauté a trop duré », s'alarme Brigitte Gothière. « N'ayant pas les mêmes caractéristiques que les poulets élevés pour leur chair, ils sont considérés comme inutiles par la filière avicole. » La porte-parole de Ethique & animaux L214 a demandé un rendez-vous au ministre de l'Agriculture à ce sujet, afin de faire enfin évoluer les pratiques de la filière avicole.

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Née en 1994, Léa Pfeiffer débute des études en journalisme audiovisuel à l'ISCPA de Paris une fois sortie bachelière de l'Ecole Boulle. Elle écrit occasionnellement des articles pour Economie Matin et le Journal de l'Economie. En parallèle, Léa Pfeiffer a déjà réalisé deux documentaires : "Aveugles 2.0", et "Capitale Zéro Déchêts".  @aloonontheweb