Pourquoi le monde éducatif doit travailler avec celui de l’entreprise

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Par Oualid Hathroubi Modifié le 26 mars 2019 à 10h12
Service Civique Francois Hollande Jeunes
@shutter - © Economie Matin
22,4%Le taux de chômage chez les 18-24 ans en France au troisième trimestre 2018 s'élève à 22,4%, selon l'Insee.

22,4% : c'est le taux de chômage chez les 18-24 ans en France au troisième trimestre 2018, selon l'Insee. Méfiance du monde professionnel, manque de réseau, décrochage scolaire, autant de difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes. Alors qu’il suffirait de rapprocher le monde éducatif du monde de l’entreprise pour mieux accompagner leur insertion professionnelle et sociale.

L’école et l’entreprise : deux mondes trop cloisonnés

La coopération de l’Éducation nationale avec les entreprises est indispensable pour aider les jeunes à mieux préparer leur insertion dans la vie active, être mieux informés sur les débouchés professionnels et ainsi faire un choix d’orientation scolaire pertinent.

Aujourd’hui, le monde de l’enseignement se méfie de celui de l’entreprise, régulièrement associé aux licenciements, aux dérives de la finance et à l’aggravement de la crise économique. Pourtant, ce sont ces mêmes entreprises qui devront embaucher les jeunes sortis du système scolaire. Le système éducatif privilégie la sélection, le système de notes et l’obtention du diplôme avant tout. Trop souvent, l’entraide, la confiance en soi, la prise de risque et l’innovation sont négligées, alors qu’il s’agit de compétences essentielles à la réussite professionnelle.

Le stage de 3ème représente la première confrontation du jeune au milieu professionnel. Si les collégiens ne réalisent souvent pas leur stage dans des entreprises ou milieux qui les intéressent réellement, cette expérience leur permet néanmoins de mettre un premier pied dans le monde du travail, en observant des professionnels dans leur environnement, en découvrant différents postes et secteurs d’activité. Ce premier contact est essentiel car il confronte le jeune aux réalités de la vie active, donne du sens aux matières qu’il étudie et peut aussi confirmer ses aspirations professionnelles ou faire émerger un projet. Les stages en entreprise permettent de prendre conscience de la réalité du terrain, ainsi que des outils et efforts nécessaires pour s’y adapter au mieux. C’est également un facilitateur pour l’insertion professionnelle car un recruteur se rappellera plus facilement d’un ancien stagiaire. Alors pourquoi ne pas développer le principe du stage de 3e au lycée ou à l’université ?

Des rencontres entre professionnels et élèves

Une autre solution serait de développer l’intervention de directeurs ou de chefs d’entreprise, qui présenteraient aux élèves leur activité tout en revenant sur leur parcours, ils pourraient ainsi leur faire découvrir un secteur, les conseiller, voire même susciter des vocations chez certains. Des professionnels pourraient également proposer des ateliers sur la manière d’effectuer une recherche d’emploi, de présenter un CV, de rédiger une lettre de motivation ou encore sur les codes à adopter (tenue professionnelle, gestuelle, etc.), par exemple via des simulations d’entretien d’embauche.

Les entreprises ont leurs habitudes : lorsqu’elles recrutent, elles ont tendance à choisir les personnes qui leur ressemblent et qui les rassurent. Le réseau professionnel est donc indispensable pour accéder au marché caché de l’emploi. Aussi, des ateliers pour apprendre aux jeunes à bien utiliser les réseaux sociaux professionnels, surveiller leur e-réputation et réaliser des candidatures spontanées seraient un réel plus pour accéder aux postes qui les intéressent vraiment.

Le système éducatif devrait également apprendre à ces jeunes à mieux se connaître : Quelle est leur personnalité ? Quels sont leurs points forts ? Leurs centres d’intérêt ? Dans quel domaine sont-ils meilleurs que d’autres ? Cela les aiderait à développer leur confiance en eux et faire les bons choix pour trouver la voie qui leur correspond.

Si le système éducatif reste le meilleur moyen de s’insérer dans la vie sociale et professionnelle, aider les jeunes à réunir les meilleures conditions d’insertion à l’emploi est un objectif que nous devons tous partager, que l’on soit acteur économique ou membre du système éducatif. L’école ne peut pas tout résoudre mais des liens plus étroits entre le monde éducatif et celui de l’entreprise ne seraient-ils pas la meilleure arme contre les inégalités sociales ?

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Oualid Hathroubi est directeur chez Hays France&Luxembourg, cabinet de recrutement spécialisé. Il rejoint Hays en 2007 en tant que Consultant. Après une promotion en tant que Manager en 2008, il devient Directeur adjoint en 2013 et chapeaute, en plus de la Finance & Comptabilité, 9 divisions (Informatique & Télécoms, RH & Juridique, Banque & assurance, Commercial & Marketing, etc.). En 10 ans, Oualid Hathroubi a développé une solide connaissance de ces secteurs d’activité et de leurs métiers.