Si rien n’avait été fait, les caisses de l’État grec auraient été vides au mois d’avril, laissant les créanciers du pays sans aucun espoir de retrouver leur argent. Acculée, la Grèce a donc dû faire des concessions pour obtenir les rallonges nécessaires.
Le bras de fer a duré quelques semaines, avec des coups de menton et de belles paroles du côté du gouvernement d’Alexis Tsipras. Mais finalement, le pays doit se résoudre à faire les efforts nécessaires pour se redresser.
Des caisses vides
Dans les prochains jours, le gouvernement de gauche radicale va donc présenter une liste complète de réformes précises « dans les prochains jours », souligne-t-on dans les institutions européennes. Cette question des réformes est la pierre d’achoppement qui conditionnait le versement des aides nécessaires pour que la Grèce puisse rembourser ses créanciers.
L’Eurogroupe, le Conseil et la Commission ont, dans le communiqué final publié dans la nuit de jeudi à vendredi, fait état d’une certaine souplesse laissée à la Grèce, qui conservera ainsi la haute main sur les réformes à engager, notamment ceux pris lors de la réunion des ministres des Finances européens le 20 février dernier.
Un sommet pour réaffirmer l’urgence
Alexis Tsipras avait demandé et obtenu une réunion en urgence avec les principaux leaders européens, durant laquelle il a pu plaider la cause de son pays. François Hollande, Angela Merkel, Donald Tusk le président du Conseil, Jean-Claude Juncker le patron de la Commission européenne, Mario Draghi de la BCE et Jeroen Dijsselbloem de l’Eurogroupe étaient notamment présents autour de la table. Tous se sont mis d’accord pour confirmer l’accord pris lors de l’Eurogroupe le 20 février.
Si la situation de la Grèce « n’est pas facile », a admis la Chancelière allemande, les engagements pris par le pays vont lui permettre de faire face à ses échéances. Il y a urgence : ce vendredi 20 mars, il lui faut en effet rembourser plus de 330 millions d’euros au FMI…