Et 2 milliards d'euros de prêt de plus ! Le gouvernement portugais et la troïka (UE, FMI, BCE), qui lui prête de l'argent, ont réussi à se mettre d'accord dimanche. Le premier accepte de mettre en place de nouvelles mesures d'austérité, dans la fonction publique exclusivement - suppression de 30 000 fonctionnaires, soit 4% des effectifs, allongement de leur temps de travail de 35 à 40 heures par semaine et report de leur âge légal de départ à la retraite de 65 à 66 ans -, et en échange, le deuxième lui débloque une nouvelle tranche d'aide de 2 milliards afin de lui éviter la banqueroute.
Une goutte d'eau dans le plan de sauvetage qui s'élève à 78 milliards d'euros et dont bénéficie le Portugal depuis mai 2011, mais une goutte d'eau bien utile pour boucler les fins de mois. Le pays espère aussi que dans la foulée de cet accord, les pays d'Europe à qui il doit de l'argent lui accorderont un délai supplémentaire pour rembourser ses dettes.
Cet accord constitue une victoire pour le chef du gouvernement, Pedro Passos Coelho. Car début avril, la Cour constitutionnelle a rejeté le budget 2013 qu'il avait présenté, au motif que les mesures d'austérité qu'il contenait étaient discriminatoires. Ce budget prévoyait en effet une hausse des impôts sans précédent, une réduction des allocations chômage et maladie et privait notamment les fonctionnaires et les retraités de leur 14ème mois de salaire. Il avait donc dû présenter une nouvelle série de propositions, pour parvenir malgré tout à réduire les dépenses publiques de 4,8 milliards d'euros et à limiter le déficit à 3% du PIB d'ici 2015, conformément à ce qu'exige Bruxelles. Des suggestions validées donc ce week-end par ses créanciers.