Devons-nous devenir politiquement correct ?

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Par Bill Bonner Publié le 30 avril 2021 à 5h13
Inflation Prix Hausse Coronavirus
@shutter - © Economie Matin
2%La BCE vise toujours une inflation de 2% en zone euro.

Les prix grimpent… et la monnaie tourne mal. Par conséquent, tout le reste tourne mal et le monde marche sur la tête : faut-il absolument faire pareil ?

Selon notre collègue Dan Denning, l’inflation est déjà très prononcée sur les actifs financiers… et prend de la vitesse sur le marché des matières premières.

Il donne quelques chiffres sur les 12 derniers mois :

Bois : +265%
Pétrole WTI : +210%
Carburant : +182%
Pétrole Brent : +163%
Fioul : +107%
Maïs : +84%
Cuivre : +83%
Soja : +72%
Argent : +65%
Sucre : +59%
Coton : +54%
Gaz naturel : +43%
Platine : +52%
Palladium : +32%
Blé : +19%
Café : +13%

Glissades et dérapages

Mais ne nous laissons pas distraire… nous ne faisons que gambader… sur la route de la ruine, admirant les bonnes intentions dont elle est pavée.

Pour rappel, les Etats-Unis ont fait une erreur désastreuse en 1971. Poussés par l’économiste Milton Friedman et de nombreux autres, l’administration Nixon est passée d’une devise plus ou moins « naturelle » – des dollars appuyés sur l’or – à une devise purement artificielle, le dollar papier actuel.

Paul Volcker, qui était président de la Réserve fédérale à l’époque, a sauvé le nouveau système monétaire en 1980. Ce dernier a ensuite prospéré, atteignant son sommet aux alentours de 1999.

Depuis, l’empire américain glisse et dérape… en route vers une sorte de ruine. Nous nous demandons le chemin qu’il prendre, et comment seront les choses lorsqu’il sera parvenu à destination.

Quand la monnaie tourne mal, tout le reste suit. La devise régule et calibre les relations entre les gens. L’un est débiteur, l’autre est créditeur. L’un doit utiliser son temps pour gagner de l’argent – se mettant à la disposition de l’autre… tandis que l’autre peut utiliser son argent pour obtenir ce qu’il veut.

Etape bizarre

A mesure que la pomme monétaire se gâte, c’est tout le cageot social et politique qui pourrit. D’abord, les choses deviennent bizarres. Ensuite, elles deviennent carrément moches.

Nous sommes à l’étape bizarre – avec d’étrangers nouvelles formes de « monnaie » (les cryptos)… d’étranges nouvelles manières de s’en débarrasser (NFT… actions surévaluées… potentielles obligations d’Etat à 50 ans…)… et des programmes et politiques inédits – chèques d’aide, confinements – accompagné d’un tout nouveau niveau de bonnes vieilles gabegies et corruptions.

Désormais, les chefs d’entreprise doivent se détourner de leur objectif premier… pour se concentrer sur les « bonnes intentions ».

Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, déclare que « l’objectif d’une entreprise » n’est plus simplement de fournir des biens et des services contre de l’argent… C’est de prendre en compte « toutes les parties prenantes ».

Supposément, les résultats s’amélioreront si la direction tient compte des souhaits des non-clients en plus de ceux qui achètent les produits de l’entreprise.

ExxonMobil, par exemple. Ne devrait-elle pas cesser d’extraire du pétrole, par considération pour ceux qui pensent que la planète se meurt ? De toute évidence, les exploitants de bétail ne pensent pas aux végétariens : honte sur eux !

En retard

Et en ce qui nous concerne, ne devrions-nous pas tenir compte des non-lecteurs… et des sentiments de ceux que nous traitons de « crétins » ? Ne devrions-nous pas arrêter de dire ce que nous pensons vraiment, pour dire ce qu’ils veulent que nous disions ?

Idiot, n’est-ce pas ? Ah, très cher lecteur… vous êtes aussi en retard sur votre temps que nous le sommes.

Dans cette nouvelle ère, nous devons tous faire semblant de suivre la grande cause du moment. Diversité. Egalité. Sauver la planète.

Oui, la route est toute tracée, et déjà bien pavée.

Le chef d’entreprise… l’éditorialiste… le présentateur télé… le politicien… le voisin – tous doivent marcher sur des œufs. Un faux pas et il sera traité de négationniste… et annulé.

En l’occurrence, nous avons tout de même quelques avantages. Nous n’avons pas de réputation à perdre. Nous ne sommes candidat à rien, et nous n’essayons pas d’attirer un large public.

Avoir tort ne nous dérange pas… et il en faut beaucoup pour nous embarrasser.

Nous continuons donc notre bonhomme de chemin…

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Fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.