Pourquoi le libéralisme a mauvaise réputation

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Par Daniel Tourre Modifié le 25 juillet 2012 à 3h35

"Les réussites de la physique ont inspiré des utopistes socialistes voulant obtenir pour la société ce que la physique avait obtenu pour les machines : un contrôle parfait. Les premiers socialistes en France, de Saint-Simon à Auguste Comte, sont d’abord des positivistes. C’est-à-dire des ingénieurs ayant une foi inébranlable dans la science et souhaitant appliquer cette méthodologie à la société tout entière. Rien ne peut - ou ne doit - rester hors du contrôle de la raison.

Aujourd’hui encore, dans notre imaginaire, un ordre qui émerge sans avoir été planifié et exécuté suivant cette planification est forcément dysfonctionnel ou perfectible grâce à une méthodologie constructiviste. Cet ordre spontané est angoissant puisqu’il souligne les limites de notre connaissance ou de notre capacité d’agir sur notre environnement. Le bon usage de la raison est justement de connaître et d’accepter les limites de la raison sur des phénomènes complexes.

L’ordre auto-organisé est mal vu parce qu’il permet l’existence de comportements ou de créations qui sont manifestement des absurdités, voire même du mauvais goût. En laissant les personnes agir, on multiplie le nombre d’essais possibles. Beaucoup d’essais conduiront à des erreurs mais lorsque l’essai mené par une personne débouche sur un mode de vie plus agréable ou un mode de production plus efficace, il sera probablement imité par beaucoup d’autres personnes.

Les systèmes de valeurs plus cohérents ou plus humains, les modes de vie plus agréables, les modes de production plus efficaces, les créations intellectuelles, scientifiques, artistiques, technologiques ou culturelles plus sophistiquées finissent donc probablement par émerger spontanément et deviennent éventuellement des nouvelles normes ou en tous cas des nouveaux choix potentiels.

A contrario, dans une société constructiviste socialiste, des groupes d’experts sont mandatés pour organiser la société. Les nouveaux modes de vie, les visions du monde sont limités par les connaissances, l’imagination et les capacités d’analyse restreintes du groupe d’experts chargé de construire cet ordre.

De plus, si par miracle, le groupe d’experts trouvait une solution supérieure à celles qui pourraient émerger spontanément, il sera peut être influencé ou contraint par des groupes de pression conservateurs, voire par ses propres intérêts, à ne pas la mettre en œuvre."

« La liberté, laissée à chacun d’utiliser les informations dont il dispose ou son environnement pour poursuivre ses propres desseins, est le seul système qui permette d’assurer la mobilisation la plus optimale possible de l’ensemble des connaissances dispersées dans le corps social. » Friedrich Hayek (Droit, Législation et Liberté)

Extrait du chapitre « Cliché 4 : le libéralisme, c’est le chaos » de l’ouvrage :

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« Pulp Libéralisme, la tradition libérale pour les débutants »

de Daniel Tourre

236 pages

34 euros TTC

En vente sur le site de l’éditeur ou sur Amazon.fr

Lire aussi :

Libéralisme : bénéficier des connaissances de millions de personnes

Le libéralisme est aussi organisé qu’un banc de sardines devant un danger

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Né en 1971 à Paris, Daniel Tourre a étudié la physique théorique à Strasbourg puis à Groningen (Pays-Bas) et St Andrews (Écosse). Il débute ensuite une carrière en indépendant sur l’informatique bancaire où il se forme sur l’économie, la gestion des risques bancaires et les problèmes monétaires. Il accompagne la création du Parti Libéral Démocrate qu’il quitte début 2012 pour animer la campagne présidentielle fictive de Frédéric Bastiat.
 Daniel Tourre vient de publier « Pulp Libéralisme, la tradition libérale pour les débutants » aux éditions Tulys, qui présente de manière humoristique les bases philosophiques du libéralisme classique ainsi que des notions de sciences économiques.