Augmenter les impôts, c’est provoquer la rigueur !

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Par Alain Mathieu Modifié le 25 juin 2012 à 1h44

Nous y sommes, l’ensemble des pouvoirs exécutifs, législatifs et représentatifs locaux sont issus de la même majorité, celle du nouveau Président de la République. Cette marge de manœuvre ouvre un grand champ des possibles pour l’actuel gouvernement en matière de réformes...

Augmenter les taxes et impôts, en faisant payer les riches, mais surtout l’ensemble des classes moyennes, sera la direction choisie par le gouvernement et vraisemblablement validée par sa majorité durant l’été, par le vote du « collectif budgétaire ». Tout d’abord, pour trouver rapidement 10 milliards d’euros, afin de maintenir l’objectif d’un déficit de 4,5 % du PIB en 2012.

A situation d’urgence, mesures d’urgence, et il semble en effet plus facile, à court terme, de revenir sur certains allégements fiscaux, quitte à léser les contribuables des classes moyennes. Deux exemples : l’arrêt des exonérations des heures supplémentaires ou l’augmentation du forfait social sur l’intéressement et la participation.

A plus long terme, la majorité souhaite porter l’augmentation des impôts à 29 milliards d’euros de plus par an, alors que la France possède déjà un taux de prélèvements obligatoires supérieur de près de 8 points à la moyenne des pays de l’OCDE. Il existe pourtant une autre solution, qui remporte d’ailleurs l’assentiment d’une très large majorité des Français selon un récent sondage iFOP : la réduction massive des dépenses publiques.

Ce n’est pas la voie qui semble être privilégiée par le projet socialiste. Contenir la dépense publique à 1 % de hausse annuelle est inefficace. L’effort ne doit pas porter sur 10 milliards d’euros par an à la fin du mandat de l’actuelle majorité, mais plutôt sur 60 milliards d’euros à trouver en un an, ce qui est loin d’être impossible pour une majorité dotée des pleins pouvoirs.

Par rapport à l’Allemagne, notre dépense publique représente 10 % du PIB de plus, dont 6 % seulement imputables à la rémunération des fonctionnaires, qui a plus progressé ces dix dernières années que celle des salariés du privé. Elle est d’ailleurs, en moyenne, supérieure de 21 % à celle de leurs homologues allemands. Il convient donc de revenir le plus rapidement possible sur les 35 heures dans la fonction publique, aligner leur régime de retraites sur celui du privé, augmenter le temps de présence des professeurs devant les élèves, lutter contre l’absentéisme et procéder au gel des salaires de la fonction publique pour au moins 3 ans.

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Alain Mathieu est président de l’association Contribuables Associés (200 000 membres). Polytechnicien et docteur ès sciences économiques, il s’intéresse depuis plus de 10 ans au fonctionnement de la société française et a publié deux ouvrages : « Le modèle anti-social français », en 2008, et « Ces mythes qui ruinent la France », en 2011.