Le budget 2014 est le quarantième budget successif en déficit (3,6% du PIB). Le dernier équilibre date de 1974. C’est sûrement cela que les politiciens appellent « l’expérience » nécessaire à la gestion du pays. L’alibi du déficit est de ne pas briser la croissance. Si le déficit engendrait la croissance, le nôtre ayant 40 ans, nous serions l’un des pays à la plus forte croissance au monde.
La vérité est que 82 milliards d’euros, plus 13 milliards pour la Sécurité sociale, iront alourdir la dette de la France. Il ne faut pas oublier les dettes des collectivités territoriales et les 800 milliards de retraites des fonctionnaires non provisionnée. La dette de l’Etat à elle seule représente plus de 30 000 euros par Français. Chaque enfant qui naît ne bénéficie pas d’un modèle social, encore moins d’une solidarité intergénérationnelle. Il a déjà été ponctionné de 30 000 euros par les générations précédentes. Le « modèle social français », la « solidarité intergénérationnelle », impliquent pour survivre la poursuite de la spoliation sans fin d’une génération sur l’autre. Tout est financé à crédit : fonctionnement, maladie, retraites etc. Les finances du pays sont dans un état lamentable. Les Français connaissent difficultés économiques, chômage, perte du pouvoir d’achat, misère. Un nouveau déficit ne peut qu’aggraver ces souffrances.
En 2013, chaque français est endetté à hauteur de 30 000 euros
Après l’augmentation en 2013 de la fiscalité pour plus de 33 milliards d’euros, ce qui a accentué la dégradation économique, le gouvernement pour 2014 veut nous faire croire qu’il a retenu la leçon. Les prélèvements augmenteront quand même de 3 milliards, le reste viendra d’économies. Ce n’est qu’un effet d’annonce. « Les dépenses augmenteront quand même de 5 milliards d’euros en volume (en plus de l’inflation), au lieu de 20 milliards si aucune mesure d’économie n’était prise. » lisait-on dans Les Echos du 25 septembre. Dans les détails on trouve de la cuisine fiscale : hausse de la TVA, rabot sur le quotient familial, suppression de la réduction d’impôt sur les frais de scolarité et de celle portant sur les contrats santé collectifs, fiscalisation de la bonification de 10 % des pensions des parents de trois enfants et plus etc. L’Etat met en avant le Crédit impôt compétitivité et emploi en faveur entreprises pour leur montrer sa sollicitude, mais cela ne trompe personne. On retrouve aussi les classiques emplois aidés qui ne règleront pas le chômage. Les fonctions régaliennes sont à l’abandon, la défense nationale est à l’agonie.
L’Etat a construit son budget sur une croissance de 0,9 %. Il est impossible de générer une croissance pérenne et suffisante pour régler les problèmes du pays à partir du déficit chronique et la dette. Le fait que La Commission européenne ait estimé le 15 novembre que le projet de budget de la France était « conforme aux règles du Pacte de stabilité et de croissance » ne change rien aux faits. D’ailleurs la Commission constate que les progrès sont limités en ce qui concerne les réformes structurelles. Le problème est qu’il n’y a pas de réforme structurelle ! Ce budget ne résout rien. La preuve en est la montée gigantesque de tous les mécontentements sur fond de révolte fiscale. Tous les Français sont touchés y compris les pauvres que cette politique est censée protéger. Parce qu’il n’existe pas de Français dont la vie ne dépende d’une décision de l’Etat.
Le budget 2014 suit les mêmes voies que les précédents : augmentation des règlements, des prélèvements, déficit. Son nom est « Projet de loi de finance 2014 Cap sur la croissance et l’emploi ». Les mots remplacent les faits. C’est de la pensée magique et de l’exorcisme !
Diminuer les impôts, diminuer les dépenses, payer les dettes
« Que faut-il donc, faire ? Voici ma pensée. Je la formule dans toute sa naïveté, au risque de faire dresser les cheveux sur la tête à tous les financiers et praticiens.
Diminuer les impôts. — Diminuer les dépenses dans une proportion plus forte encore.
Et, pour revêtir cette pensée financière de sa formule politique, j'ajoute:
Liberté au dedans. — Paix au dehors. » Frédéric Bastiat Paix et liberté le budget républicain.
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Payer les dettes : le nec plus ultra de la bonne gestion des finances publiques semble être un déficit limité à 3%. La simple idée d’équilibrer le budget est étrangère aux hommes de l’Etat. Or la seule solution est l’excédent budgétaire qui seul permettra de payer les dettes.
Baisser les dépenses : il faut en revenir au principe de subsidiarité et réduire les domaines d’intervention de l’Etat. C’est le plus petit échelon de la société qui doit prendre les décisions qui le concernent. Cela permet de décider au plus près de l’action, avec les informations les meilleures et le délai de réaction le plus bref. Pour y parvenir les Français doivent retrouver la liberté économique qui est la liberté de produire, échanger, distribuer, consommer des biens et des services, contracter avec des tiers.
Diminuer les impôts : un seul, faible, proportionnel, sans niches ni privilèges. Il finance un Etat concentré sur ses fonctions régaliennes.