En avril 2016, l’Arabie Saoudite a présenté le plan Vision 2030, un programme de développement mis en place par le gouvernement pour faire sortir le pays de sa dépendance au pétrole et diversifier son économie. Pour atteindre cet objectif, le plan prévoit notamment de promouvoir les énergies renouvelables et le secteur privé.
Lancé en avril 2016 sous l’égide du prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS), le plan Vision 2030 vise à réduire les dépenses publiques de l’Arabie Saoudite et à augmenter les recettes non pétrolières afin de sortir le pays de sa dépendance à l’or noir. Dans ce cadre, le royaume a déjà commencé à augmenter le prix du carburant et de l’électricité et a introduit une taxe sur la valeur ajoutée de 5 %. Mais la vraie condition de la réussite de Vision 2030 reste l’investissement dans le secteur privé saoudien pour une diversification économique.
L’Arabie Saoudite s’engage dans la transition énergétique
Ainsi, le royaume entend développer le secteur financier, l'industrie du tourisme et les industries innovantes. Il facilitera aussi l'arrivée des femmes sur le marché du travail, en plus d'ouvrir son économie aux investissements étrangers. Le royaume veillera en outre à la bonne gestion gouvernementale, incitera à l'épargne privée et modernisera l'économie via l'augmentation des services en ligne. Vision 2030 s’engage par ailleurs dans la transition énergétique saoudienne. C’est pourquoi, le programme va miser sur l’efficacité énergétique, poursuivre les initiatives d’économie d’énergie en cours et augmenter la part des renouvelables dans le bouquet énergétique, en particulier le solaire.
Une plus grande liberté pour les femmes
Le plan Vision 2030 permet parallèlement une certaine libéralisation sociétale. En effet, le prince héritier a octroyé aux femmes, le droit de conduire pour renforcer leur participation à la vie active. Les restaurants et cafés n’ont plus l’obligation de disposer d’entrées séparées selon le sexe. De plus, les femmes peuvent désormais assister à des concerts de musique, des festivals, des compétitions sportives ou encore des projections de cinéma. Mieux, la police religieuse a disparu des lieux publics et la peine de mort a été abolie pour les personnes ayant commis un crime lorsqu’elles étaient mineurs. Progressivement, donc, le royaume wahhabite s’ouvre à la culture occidentale et à la démocratie.
Plus de place pour la société civile
Cette ouverture de l’Arabie Saoudite permet à la société civile de s’exprimer davantage qu’hier. Signe de ce changement d’époque, la création en 2019 d’une association saoudienne de la responsabilité sociale, qui a pour objectif de faire dialoguer ensemble la société civile, l’Etat et les entreprises. Sa nouvelle présidente honoraire, Hassa bint Salmane, la propre fille du roi Salmane, a enseigné le droit pendant de nombreuses années à l’Université de Riyad en encourageant les jeunes Saoudiennes à poursuivre elles-mêmes leurs études et en soutenant de nombreuses causes caritatives. Alors que l’économie saoudienne évolue vers davantage de diversification et que les initiatives venues du privée se multiplient dans le cadre du plan Vision 2030, la question de la responsabilité sociale et environnementale prend également de plus en plus d’importance. La nomination de la princesse montre que la famille royale saoudienne n’entend pas rester étrangère à ce processus, et même à l’encourager.