700 millions ici, 300 millions là, Guillaume Pépy, le Président de la SNCF, ne sait pas trop sur quel pied danser. Hier soir, lors d'une audition devant des parlementaires, Guillaume Pépy a annoncé qu'il présenterait très prochainement un plan d'économies, appelé "plan de performance", visant à réduire les coûts de structure du transporteur de 700 millions d'euros sur trois ans. Mais, sentant qu'il avait du dégoupiller une grenade, à la sortie de l'audition, il a aussitôt révisé à la baisse son chiffre, parlant de 300 millions d'euros au journal Les Echos.
Si la SNCF doit faire des efforts, c'est bien parce qu'elle est dans le rouge. Tous les ans, RFF, Réseau Ferré de France, qui gère les voies de circulation et les gares (qui sera très bientôt de retour sous "l'aile protectrice de la SNCF" après en avoir été séparé par les règles d'ouverture à la concurrence européennes) s'endette d'un milliard d'euros par an. Le loyer que verse la SNCF à RFF augmente, mais n'est pas suffisant pour permettre à RFF d'équilibrer ses comptes... Et RFF a accumulé 30 milliards de dettes ces dernières années (pour 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2011) ! Il y a donc urgence.
La SNCF quant à elle est dans une situation financière plutôt saine, avec une dette de 8 milliards d'euros "seulement", à rapporter à ses 32,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Néammoins, alors que le transporteur a de gros investissements à faire pour les prochaines années, avec des remplacements de rames à bout de souffle notamment, (2,5 milliards d'investissements en 2012).
Les récentes augmentations des prix des billets de TGV ayant déclenché l'ire des associations d'usagers, il est difficile pour la SNCF d'espérer augmenter sa rentabilité par l'augmentation des prix. Il lui faudra donc faire des économies sur sa gestion. Trouver 250 millions d'euros d'économies par an pendant 3 ans ne semble pas mission impossible : C'est moins de 0,8% du chiffre d'affaires de l'entreprise.