Dans un communiqué commun publié dimanche, les créanciers de la Grèce ont annoncé une pause dans les discussions relatives au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide. Le pays pourrait en effet être amené dans les prochains mois à recevoir un nouveau soutien financier pour faire face à une situation économique toujours précaire.
La troïka – Banque centrale européenne (BCE), Fonds monétaire international (FMI), Commission européenne – qui audite actuellement les comptes de la Grèce vient d'annoncer une « pause » dans les discussions engagées avec le gouvernement grec pour un nouveau plan d'aide.
« Pause » dans les négociations avec la troïka
On pouvait s'attendre, au terme de l'audit des comptes de la Grèce par la troïka, à la conclusion d'un accord sur le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide. Mais c'est finalement un communiqué commun publié dimanche et annonçant une « pause » dans les négociations qui est arrivé : « Les discussions avec Athènes vont connaître une pause et devraient reprendre dans les prochaines semaines. » Cette interruption des négociations n'est bien sûr que temporaire, elles reprendront pour déterminer les conditions (le montant de l'aide ainsi que le plan de réforme associé) d'un très probable troisième plan de sauvetage. Pour rappel, la Grèce avait obtenu un premier soutien financier de la part de la troïka en 2010, puis un nouveau plan de sauvetage au printemps 2012.
Des questions « techniques » évoquées
Des questions « techniques » ont été évoquées pour expliquer cette interruption des négociations. Samedi 28 septembre, le ministre des Finances grec, Yannis Stournaras, avait pourtant fait part de son optimisme, indiquant que les négociations se déroulaient bien. Même son de cloche du côté de la troïka, qui estimait que les discussions avaient fait de « bons progrès. » Une rencontre est en tout cas prévue ce mardi entre Yannis Stournaras et la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde.
On peut s'interroger sur les questions « techniques » évoquées. Le peuple grec, véritablement saigné par les plans d'austérité qui se sont succédés, vit de plus en plus mal la « tutelle » de la troïka et les réformes qu'elle impose. Ce dont témoigne notamment la montée d'un certain extrémisme dans le pays, et qui pourrait expliquer l'annonce des créanciers. Plus que de problèmes techniques, il pourrait s'agir de tensions politiques et sociales croissantes. Les protestations portent notamment sur la précarisation de la situation des fonctionnaires et plus généralement sur la réforme du secteur public.
Quelques signes d'amélioration mais loin d'être suffisants
La situation financière du pays est tellement précaire que les quelques signes d'amélioration ne suffisent pas à pousser l'optimisme. Le produit intérieur brut (PIB) a reculé sur un an de 3,8 % au deuxième trimestre, soit une légère amélioration par rapport au premier trimestre, où le PIB s'était contracté de 5,6 %. Le premier semestre sera donc marqué par une baisse annuelle du PIB de 4,7 %. Signe encourageant, la baisse du PIB de 3,8 % au deuxième trimestre représente la plus faible baisse annuelle depuis 2010.
Cette amélioration est à mettre en rapport avec les bons chiffres du tourisme, véritable pilier de l'économie grecque (un cinquième du PIB environ). Les recettes liées à ce secteur ont en effet augmenté de 15,5 % sur les cinq premiers mois de l'année. Les exportations ont également augmenté au deuxième trimestre (+0,9 %) alors que les importations ont chuté (-11,8 %). Concernant ces dernières, la baisse n'est évidemment pas un motif de réjouissance puisque les chiffres attestent surtout de la faiblesse de la demande intérieure. Le point noir reste en outre le chômage, qui continue de dépasser régulièrement les 25 % de la population active (27,9 % en juin).
Plus d'articles sur le site JOL Press