Loi de finances : Les pigeons ne veulent pas passer à la casserole

Photo Jean Baptiste Giraud
Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 2 octobre 2012 à 16h07

[Mise à jour 18H00] 12 heures après la publication de cet article, qui reçensait 15 000 membres sur la page Facebook du mouvement de défense des entrepreneurs français, ce sont plus de 8000 inscriptions en plus qui ont été enregistrées, à plus de 23 000 "like". Certes, l'engagement de ceux qui cliquent est en théorie "faible", sauf que ces 23 000 membres relaient massivement sur les réseaux sociaux les tribunes et témoignages d'entrepreneurs qui expriment une chose, principalement : ils en ont assez de se sentir mal-aimés. Un signal dont le gouvernement saura-t-il prendre la mesure rapidement ?

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Ils partirent à 3 samedi.. et sont déjà 15000 ce matin. le mouvement spontané des "pigeons", mouvement de défense des entrepreneurs français, baptisé #geonpi sur twitter, a rassemblé en 48 plus de 15 000 membres sur sa page Facebook, contre moins de 10 000 encore hier soir, et 1000 dans le week-end.

La raison de leur roucou couroux ? Le projet de loi de finances qui prévoit à terme de taxer à hauteur de 60(,5)% la plus-value lors de la vente d'une entreprise, aussi bien pour les fondateurs, que pour les investisseurs. Soit un plus que doublement de la taxation qui jusqu'ici était déja de 32,5%, additionnant taxation forfaitaire à 19 % et prélévements sociaux (CSG CRDS).

Parmi les revendications lues sur la page Facebook des pigeons, sur Twitter et dans les quelques tribunes qu'Economie Matin a publié depuis samedi, on trouve la proposition de pouvoir déduire 60 % des pertes en capital lors du dépôt de bilan d'une start-up, sachant que 9 start-up sur 10 ne passent pas le cap des 5 ans... Une proposition de loi en ce sens avait d'ailleurs été déposée, dans la foulée de la loi TEPA permettant la réduction d'impôt de 75 puis de 50 % pour les assujetis à l'ISF. Elle offrait 25 % d'amortissement des pertes en capital aux investisseurs. Elle n'a pas été votée. Les entrepreneurs critiquent par ailleurs ouvertement l'exonération de taxes dont bénéficient les collectionneurs d'art, "actif par définition improductif".

Reste que la loi de finances prévoit un aménagement de la "peine" fiscale. La taxation sur les plus values de transmissions d'entreprises ne sera pas de 60 % dès l'an prochain, mais progressive, jusqu'à 2014. De même, un abbatement de 40 % serait instauré pour les parts de capital détenues depuis au moins 12 ans. une usine à gaz complexe jugent les entrepreneurs, pour un sujet hautement stratégique : 85 % des emplois sont créés, en France, par le secteur privé, et essentiellement par les TPE, dont font partie les start-up, et 1/3 des créations d'emplois en 2011 l'ont été dans le numérique.

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).