Après la première et la deuxième édition, la Fabrique Spinoza vient de publier les derniers résultats du PIB du Bonheur, c’est-à-dire l'indicateur trimestriel du bonheur des Français.
A qui ressemble le Français heureux ?
Il ressort de l’étude menée par la Fabrique Spinoza, un think-tank qui se veut « citoyen, économique et politique multi partisan » et dont la mission est de « donner au bonheur sa juste place dans la société » que le PIB du Bonheur progresse plus vite que le PIB classique.
En deux trimestres, la progression non négligeable du « PIB du Bonheur » dénote une amorce d’apaisement. Il progresse de 1,7 % en seulement 2 trimestres, à comparer avec la progression annuelle du PIB classique de 1,3 % entre 2014 et 2015. La proportion de Français heureux passe de 50 à 53 %, et on observe une progression non-négligeable du bonheur émotionnel entre le premier et le troisième trimestre sur les émotions positives : gratitude, rire, sourire et diminution des émotions négatives : inquiétude, tristesse, déprime, fatigue, stress, colère.
Le PIB du bonheur augmente simultanément à une moindre inquiétude de perdre ou de ne pas retrouver d’emploi, un sommeil moins agité, et une confiance qui renaît timidement.
En agrégeant 3 trimestres de mesure, le profil du Français heureux se précise : il s’agit d’un homme (pourtant historiquement moins heureux que les femmes depuis les années 1970), riche, diplômé, âgé, Breton, et non sympathisant du Front National. Les plus heureux représentent 19 % contre 4 % de plus malheureux, confirmant une fracture nationale du bonheur.
La comparaison des items les mieux notés aux moins bien notés suggère des Français encore repliés sur eux-mêmes ou leur environnement proche, et non engagés, ou peu confiants dans le collectif. Il attribue les meilleures notes à son lieu de vie, sa famille, ses soutiens proches, son propre chemin. Et les pires notes à l’avenir du monde, la sécurité de l’emploi, la gratitude et la confiance envers l’autre.
Malgré le terrorisme...
Les Français déclarent être encore marqués émotionnellement par les attaques terroristes pour 50 % d’entre eux, en progression de 3 % par rapport au 1er trimestre 2016, où ils étaient 47 %.
Ils sont encore 21 % à nommer une attaque terroriste près de chez eux l’une des 2 peurs quotidiennes les plus fortes, dont 8 % comme la peur principale quotidienne.
Pourtant, pour les Français interrogés, la menace terroriste ne se classe qu’en 5e inquiétude, après la santé, l’isolement, l’emploi ou les revenus, ou les agressions physiques ou autres. La menace terroriste ne semble plus empêcher le bonheur émotionnel des Français qui progresse, en passant de 5,9 sur 10 au 1er trimestre à 6,2 au 3e trimestre.
Le bonheur citoyen un sujet encore sous-représenté en politique, en comparaison de l’importance que les Français lui accordent. Il est susceptible d’influer sur leur vote.
Les 138 élus ayant répondu à l’enquête complémentaire adressée à environ 40 000 hommes et femmes politiques sont les plus convaincus par le bonheur citoyen. Ils sont 91% à déclarer que le bonheur citoyen est un sujet politique très important pour eux.
Ils estiment aussi pour 75% d’entre eux que le bonheur citoyen est une attente politique que les Français placent en eux, même s’ils évoquent pour 1/3 d’entre eux environ que les enjeux économiques ou la croissance sont plus importants. Ils évoquent également les risques d’accusation de démagogie pour 36% d’entre eux.
Vu le biais de sélection probable des élus répondants, il est probable que les autres élus, c’est-à-dire les 38 500 à n’avoir pas répondu, sont significativement moins convaincus que le bonheur citoyen est une préoccupation politique des Français. Pourtant, 72% des Français déclarent que c’est un sujet de préoccupation politique majeure. Ils sont même 79% à déclarer vouloir voter davantage pour un candidat qui voudrait créer des conditions favorables au bonheur citoyen.
Les candidats à la présidentielle les plus sereins : Juppé, Macron, Le Maire
Les Français vont même encore plus loin en affirmant pour 84% d’entre eux favoriser un candidat incarnant la sérénité par sa personne. Parmi les candidats déclarés ou pressentis à la présidentielle ou aux primaires, Alain Juppé (26%), Emmanuel Macron (12%) et Bruno le Maire (7%) sont vus comme les plus sereins, et Nicolas Sarkozy (36%), Manuel Valls (13%) et Jean-Luc Mélenchon (12%) les moins sereins.