Nouvel épisode dans le feuilleton du moment qui bouleverse l’industrie automobile hexagonale. Le conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën a validé, mardi 18 février dans l’après-midi, l’entrée de l’État français et du groupe chinois Dongfeng, à hauteur de 800 millions d’euros, dans son capital. Retour sur les circonstances et les enjeux de cette décision.
En 2012, PSA a essuyé une perte record de 5 milliards d’euros et depuis, ce sont 200 millions d’euros qui disparaissent tous les mois. De plus, cela fait désormais 3 ans que le constructeur français voit ses ventes nettement reculer. À titre d’exemple, les ventes ont chuté de 4,9% en 2012 par rapport à 2013, représentant le plus faible volume écoulé depuis l’an 2000.
Pourtant, le marché de l’automobile mondiale n’est pas en crise. En 2013, les ventes mondiales ont progressé de 5%, atteignant 68,5 millions de véhicules, un chiffre sans précédent. Il existe donc un réel problème chez PSA qui vend de moins en moins alors que ses concurrents sont en pleine croissance. D’après les observateurs, l’implantation géographique de PSA serait en partie en cause.
Le constructeur est présent en Europe et principalement en France et en Italie, deux pays ou le marché de l’automobile est en nette décroissance. La Russie est aussi un énorme point noir pour PSA, les ventes ont chuté de 22% alors que le marché local est en recul de 5%. La cause de ces chiffres ? La gamme proposée par PSA, qui ne dispose pas des modèles haut-de-gamme adaptés à ces marchés.
L’entrée dans le capital de PSA de l’État français à un but simple, permettre au constructeur de récupérer des parts de marché. Comme l’a déclaré Pierre Moscovici, le ministre de l’Économie : « L’État fera tout, pèsera, pour que PSA reste ce grand constructeur français, et trouve les moyens de son développement ».
Concernant l’investisseur chinois, le groupe Dongfeng, est le deuxième constructeur automobile chinois. L’entrée au capital de ce constructeur est intéressante pour le groupe français car cela lui permettra de pouvoir se développer en Chine, en Asie et à long terme dans tout les pays émergents en produisant des véhicules à bas coûts. D’autre part, la collaboration avec Dongfeng est l’occasion d’industrialiser la technologie « hybride air », technologie à bas coût et très bien adaptée aux pays émergents, mise en place par PSA
Néanmoins, l’arrivée dans le capital de Dongfeng et de l’État français ne réglera pas les problèmes de PSA en Europe, au Brésil et en Amérique Latine. Le groupe français doit profiter de l’augmentation de son capital pour développer des véhicules haut-de-gamme qui sauront satisfaire les attentes de ses clients dans les pays en question. Ce changement de gamme, combinée à une présence renforcée dans les pays émergents pourrait permettre à PSA de renouer avec sa croissance et permettra ainsi au groupe d’avoir de meilleures perspectives d’avenir.