Pétrole : des jours difficiles, mais…

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Par Bill Bonner Modifié le 29 novembre 2022 à 9h23
Petrole Prix Negatifs 2
@shutter - © Economie Matin
140 DOLLARSLe prix record du pétrole en Bourse a été de 140 dollars le baril en juin 2008.

Pétrole et autres énergies fossiles traversent une période difficile en ce moment : les autorités exigent des changements radicaux dans le secteur et tout le monde est contre Big Oil… sauf Bill Bonner.

Les derniers jours de mai ont été « transformationnels ». Oui, c’est le terme employé : un néologisme inélégant et jargonneux… qui dissimule une montagne de sottises.

Deux choses « transformationnelles » ont eu lieu…

Joe Biden a annoncé un nouveau budget, prévoyant que 6 000 Mds$ changent de mains. CBS News nous en dit plus :

« Malgré une campagne fondée, dans une certaine mesure, sur la modération, le budget de M. Biden est, selon les mots mêmes de représentants de la Maison Blanche lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes, ‘transformationnel’, et prend en charge un rôle plus large pour le gouvernement dans le filet de sécurité sociale. »

Nous y reviendrons, bien entendu… mais pour aujourd’hui, commençons à relier les points en observant une autre transformation en cours – celle du secteur pétrolier.

Une période difficile

Les compagnies pétrolières traversent en effet une période difficile. Selon CNBC :

« Certaines des plus grandes entreprises émettrices de gaz à effet de serre au monde ont subi une série de défaites historiques dans le cadre des conseils d’administration et les tribunaux, indiquant que les investisseurs perdent patience et réclament désormais d’agir bien plus rapidement pour contrer l’urgence climatique.

En l’espace de quelques heures, mercredi, les actionnaires du géant pétrolier américain ExxonMobil ont soutenu les demandes d’un petit fonds spéculatif activiste pour la révision du conseil d’administration de la société, les investisseurs de la société énergétique américaine Chevron ont défié la direction autour d’un vote crucial concernant le climat, et un tribunal néerlandais a ordonné à Royal Dutch Shell de prendre des mesures beaucoup plus agressives pour réduire ses émissions de carbone. »

C’était « le jour où le monde a changé pour Big Oil », selon un gros titre de Bloomberg.

L’Agence internationale de l’énergie, quant à elle, nous rabroue et exige que nous réduisions radicalement notre dépendance aux énergies fossiles. Elle a également appelé à mettre fin aux ventes de tous les véhicules à moteur thermique d’ici 2035.

Selon un article du Wall Street Journal, l‘agence souhaite que tous les investissements dans le secteur des énergies fossiles prennent fin « immédiatement ».

Quant au tribunal des Pays-Bas précédemment cité, il a ordonné à la Royal Dutch Shell de prendre des mesures plus sérieuses pour la protection de la planète… faute de quoi, l’entreprise serait accusée de causer des dommages environnementaux. L’entreprise est censée réduire de moitié ses émissions de carbone au niveau mondial sur les neuf prochaines années.

Position difficile

Hmm… cela revient plus ou moins à ordonner à un magasin de bonbons d’arrêter d’utiliser du sucre, ou demander à un panda de laisser tomber le bambou. Certes, c’est une « transformation ». Mais le panda meurt.

Le géant français du pétrole, Total, a pris une longueur d’avance : ses actionnaires ont voté pour changer son nom en TotalEnergies. Selon Europe 1, « [ils] ont approuvé une stratégie pour le climat ainsi que le nouveau nom, conçu pour représenter les nouveaux objectifs [de la société]. »

Jamais, depuis le secteur du tabac dans les années 1970 et 1980, un secteur n’a été soumis à de telles pressions et obligé à une telle gymnastique. Son produit est désormais considéré comme néfaste au monde entier. Du pur point de vue des relations publiques, Exxon pourrait aussi bien faire de l’esclavage.

Pourtant, l’énergie (y compris les grandes entreprises du secteur) figure du côté « achat » de notre Transaction de la Décennie. Les énergies fossiles sont essentielles pour maintenir le niveau de vie actuel.

Non seulement ça, mais si les bonnes âmes veulent passer aux panneaux solaires et aux éoliennes, il va leur falloir beaucoup de pétrole pour que cela fonctionne. Les transformations elles aussi sont gourmandes en énergie !

Alors qu’est-ce qui attend les sociétés pétrolières ?

A suivre..

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Fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.