L’économie russe, fortement ébranlée en début d’année par la chute continue des prix du pétrole et par les sanctions occidentales faisant suite au dossier ukrainien, ne se remet toujours pas. Pire, elle pourrait bien se dégrader encore.
Le rapport mensuel de l’Opep (pays exportateurs de pétrole) n’est pas tendre avec la Russie, qui se trouve être le deuxième exportateur mondial de pétrole. La baisse continue et durable des prix de l’or noir est susceptible de faire perdre au pays la bagatelle de 135 milliards de dollars cette année.
10% du PIB russe s’envole
Ce chiffre est tiré d’un simple calcul : à 55$ le baril — un prix moyen plus que probable étant donné les cours — pendant une année, alors le manque à gagner de la Russies monterait à 135 milliards de dollars. Une somme rondelette qui va faire un sacré trou dans les finances du pays : cela représente, mine de rien, 10% de son produit intérieur brut.
L’Opep souligne que le pays fait face à une période d’incertitude économique particulièrement prononcée. Les sanctions, toujours en cours et qui pourraient se renforcer au fil des coups de menton de Vladimir Poutine en Ukraine, bloquent les exportations de certains produits et empêchent les capitaux de circuler. Ils surenchérissent aussi le coût des biens occidentaux (quand ils sont disponibles), ce qui grève le pouvoir d’achat des ménages russes, font flamber les prix et augmentent l’inflation.
Du pétrole toujours moins cher
La situation économique est surtout compliquée par des prix du pétrole qui ne cesse de baisser en raison d’une volonté affirmée de l'Opep de faire plier les producteurs de pétrole de schiste aux États-Unis. Pour le moment, c’est peine perdue : le pays n’a jamais produit autant de pétrole qu’en ce début d’année, malgré un baril toujours moins cher. La Russie perd 3 milliards de dollars pour chaque baisse de 1$ du prix du pétrole.
Cette situation provoque aussi la chute du rouble, ce qui augmente encore le coût des exportations.