Un rapport de l’association Générations futures rendu public mercredi 17 juin 2020, constate la présence de résidus toxiques dans l’eau du robinet.
« L’aliment le plus contrôlé »
Définie comme « l’aliment le plus contrôlé » par le gouvernement, l’eau du robinet bien que largement surveillée serait contaminée par des résidus de substances cancérogènes. C’est en tout cas ce que démontre le rapport de l’association Générations futures.
Face à l’augmentation des quantités de substances phytosanitaires déversées dans l’environnement, les contrôles se sont amplifiés. Le flot de données étudié dans le rapport : « Des pesticides perturbateurs endocriniens cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques, dans l’eau du robinet en France en 2019 ». Il a été rendu public par le gouvernement avant d’être décrypté par l’étude de Générations futures.
Une forte présence de perturbateurs endocriniens
Avec l’aide d’un ingénieur spécialiste du traitement des données, Générations futures a examiné les 12 millions d’analyses menées en 2019 et issues des 273.000 prélèvements effectués par les autorités en charge du contrôle sanitaire. Le rapport décèle « 15.990 quantifications individuelles de pesticides » dont 56,8% sont des perturbateurs endocriniens.
Ce rapport met en lumière la surreprésentation des herbicides. Parmi l’ensemble des échantillons et analyses, 185 substances phytosanitaires ont été décelées au moins une fois et 9,3% comportent la présence d’au moins un pesticide. Le champion de la surreprésentation est le métolachlore, un perturbateur endocrinien repéré 4.250 fois et qui est censé être interdit en France depuis 2003. Pour pouvoir mieux classer les toxines retrouvées dans l’eau du robinet, l’association a eu recours aux listes sur les pesticides de l’Union européenne mais aussi à la base de données TEDX qui concentre plus de 1.700 substances soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens.
Outre les risques cancérogènes provoqués par la présence de pesticides, le risque de maladies endocriniennes augmente considérablement. En France, le nombre de personnes souffrant de ce type de maladies qui provoquent un dysfonctionnement des glandes libérant les hormones, augmente continuellement. Une situation inquiétante puisque la part de décès relatifs aux maladies endocriniennes a fortement augmenté, atteignant 16,1% pour les femmes et 9,5% pour les hommes.