Près de deux mois après Moody's, c'est désormais l'agence de notation Fitch, l'une des trois grandes avec Standard and Poors, qui rend son verdict : exit le triple A du Royaume-Uni. Fitch avait prévenu à deux reprises, en décembre 2012 et le 22 mars dernier, qu'elle allait retirer le précieux sésame au pays et l'affubler d'un triste « AA+ », avec tout de même une perspective jugée « stable ». C'est désormais chose faite. Et c'est une première depuis 1978.
Concrètement, cela signifie en théorie que le pays devra emprunter à des taux moins préférentiels sur les marchés, même si en réalité, l'économie britannique, comparée à celle d'autres pays européens, reste solide, « stable » et digne de confiance.
Selon l'agence, la situation économique se dégrade, les déficits publics augmentent et la dette publique explose. Elle pourrait atteindre 101% du PIB en 2015, contre 93,3% cette année et elle ne devrait commencer à baisser qu'après 2016 (pour comparaison, en France, la dette devrait atteindre les 90% du PIB cette année).
Or David Cameron, le Premier ministre britannique, et son gouvernement conservateur avaient fait du maintien de cette bonne note leur cheval de bataille. Plus globalement, ils ont entraîné le pays dans une véritable politique d'austérité, jurant qu'ainsi, il le sortirait de l'ornière. Presque aucune catégorie sociale n'est épargnée par la rigueur : les bénéficiaires de prestations sociales, les riches, les parents seuls, bientôt les retraités. Tous doivent se serrer la ceinture.
Toujours est-il que le Royaume-Uni rejoint la longue liste des pays d'Europe, et du monde, qui ont perdu leur triple A ces derniers mois. A commencer par la France, qui a écopé de la sentence fin 2011, sous l'ère Sarkozy. Désormais, seuls onze pays appartiennent encore au club très fermé des États notés AAA auprès des trois agences de notation. Parmi eux, quatre seulement figurent dans la zone euro : la Finlande, les Pays-Bas, l'Allemagne et le Luxembourg.