Quoique l'entreprise ne fût pas au cœur des débats de l'élection présidentielle de mai dernier, elle sera sans doute au centre des réformes à venir : égalité hommes-femmes, recul des discriminations, respect de l'environnement, justice fiscale, santé, bien-être... Si les entreprises ne jouent pas le jeu, ces ambitions, portées par la campagne, seront vaines.
Le think tank Terra Nova vient de publier une note sur l'amélioration des conditions de travail dans le secteur privé, intitulée : « Une vision progressiste de l'entreprise ». Elle veut rappeler que l'entreprise est un lieu de vie et d'épanouissement des salariés, où se tissent des liens sociaux, et « un acteur à part entière des sociétés et territoires » où elle est située.
La note formule 18 propositions, parmi lesquelles figure, notamment, le fait de donner aux salariés la possibilité de participer à la transformation de leurs situations professionnelles quotidiennes et à la définition de la qualité de leur travail. L'accompagnement individuel et collectif par des dispositifs de formation et de reconnaissance est également suggéré.
Terra Nova propose aussi de fractionner le congé parental jusqu'aux 6 ans de l'enfant à part égale pour les deux parents, et de favoriser, sous certaines conditions, le télétravail. Plusieurs propositions insistent, par ailleurs, sur la nécessité de responsabiliser les entreprises, en particulier en généralisant la notation sociale pour l'ensemble des organisations de plus de 500 salariés, en incluant dans les audits internes des éléments de la politique de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), ou encore en fondant en partie la fiscalité des entreprises sur des objectifs environnementaux définis par la loi.
Ces réflexions ne sont pas isolées. En 2011, en effet, une note d'analyse du Centre d'Analyse Stratégique démontrait que l'amélioration de la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale à la fois renforçait l'égalité hommes-femmes et influait positivement sur la performance des entreprises.
Dans son rapport « Objectif croissance », paru en mars, l'Institut Montaigne évoque de son côté la question de la diversité, par la promotion d'une charte visant à lutter contre les discriminations à l'embauche, et par la mise en place d'outils de mesures statistiques et d'évaluation des ressources humaines. Cela fait suite à la Charte de la diversité, créée en 2004, dont il est à l'origine.