Comme chaque année depuis 8 ans, la Fondation Jean Jaurès et l'Institut Montaigne, en collaboration avec le journal Le Monde, réalisent une étude statistique sur la peine de mort. Abolie en 1981 sous l'impulsion de Robert Badinter, elle semble revenir fortement dans le cœur des Français. Du moins, d'une certaine partie des Français.
La moitié des Français favorable au rétablissement de la peine de mort
L'étude*, réalisée par Ipsos/ Sopra Steria et dont les résultats ont été publiés lundi 14 septembre 2020, montre que la part des Français favorables à la peine de mort est en hausse : ils sont désormais 55% à juger qu'il « faudrait rétablir la peine de mort en France ». Depuis 2019, la part des Français favorables à la peine capitale a augmenté de 11 points… et est pour la première fois supérieure à 50%.
Sans surprise, toutefois, en fonction de l'appartenance politique ou de la classe socio-économique des interrogés, la question divise.
La peine de mort appréciée particulièrement… à droite
Le sondage montre par exemple que ce sont les sympathisants du parti Les Républicains et ceux du Rassemblement National qui voudraient le plus voir des exécutions en France. 71% des Républicains se disent favorables au rétablissement de la peine capitale, et même 85% des sympathisants de Marine Le Pen. Inversement, chez les autres partis la peine de mort n'attire que 39% des interrogés en moyenne.
Les cadres sont contre, les ouvriers pour
De la même manière, la catégorie socio-politique des interrogés joue sur leur appréciation de la peine de mort. Si les retraités, qui pour nombre d'entre eux ont vécu son abolition par Robert Badinter en 1981, ne sont que 55% à vouloir la rétablir, cette part augmente à 60% chez les ouvriers et les employés.
Inversement, les cadres et les professions intermédiaires ne sont que 41% et 40% respectivement à vouloir un rétablissement de la peine de mort en France.
* Sondage réalisé du 1er au 3 septembre auprès de 1030 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.