Ils sont cinquante-six, grands patrons, entrepreneurs, stars de l’industrie. Et eux aussi se réjouissent, comme 60% de la population britannique qui l’appelait de ses vœux d’après un récent sondage, de l’organisation future d’un référendum sur le maintien ou la sortie du Royaume-Uni, « in or out », de l’Union européenne. Le Premier ministre David Cameron, qui souhaite malgré tout que son pays reste « in », a confirmé ce mercredi lors d’un discours très attendu qu’il allait « négocier un nouvel accord » sur les relations de la Grande-Bretagne avec l'UE avant d’organiser ce vote populaire, s’il remporte les législatives de 2015. Visiblement, une partie du monde des affaires le soutient dans son projet. Ce serait « bien pour les affaires et bien pour l’emploi en Grande-Bretagne » écrivent-ils dans une lettre publiée hier dans le journal The Times.
« Les entreprises sont plus que jamais bloquées par les règlementations imposées par Bruxelles » (« Business faces ever more burdens from Brussels ») écrivent-ils, avant d’appeler à une Europe « plus souple », « plus compétitive », bref réformée. « Nous avons besoin d’une relation nouvelle avec l’Europe » poursuivent-ils. Parmi ces ténors des affaires figurent les dirigeants de Burberry, Rolls-Royce, Kingfisher (propriétaire de Castorama en France), et même le directeur de la Bourse de Londres, le Français Xavier Rolet.
Parallèlement ces dernières semaines, une autre partie du patronat britannique a lancé une opération séduction pour convaincre leurs compatriotes plus eurosceptiques que jamais des bienfaits de l’UE. « Si nous voulons éviter un vote de sortie lors d'un référendum, il est essentiel que la voix des entreprises britanniques se fassent entendre haut et clair sur les vertus de notre engagement européen (…), comme pivot de nos ambitions commerciales mondiales », a ainsi plaidé Roger Carr, président de l'organisation patronale Confederation of British Industry.
Ironie de l’histoire, Charles de Gaulle a refusé à deux reprises que le Royaume-Uni, qui candidatait depuis 1961, entre dans la Communauté Economique Européenne (CEE).