Pierre Gattaz, le nouveau patron du MEDEF, réclame 100 milliards d’euros de baisse d’impôts et de charges pour les entreprises

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Par Laure De Charette Modifié le 4 juillet 2013 à 0h34

Belle entrée en matière ! Non seulement Pierre Gattaz, intronisé hier à la tête du syndicat des patrons, le MEDEF, réclame que le gouvernement réduise de 50 milliards d'euros les impôts qui plombent les entreprises, mais il demande aussi le transfert de cotisations sociales vers la CSG et la TVA à hauteur de 50 autres milliards, le tout en l'espace de cinq ans. Une demande qui a évidemment peu de chances d'être exaucée, mais qui permet au successeur de Laurence Parisot de se positionner d'emblée dans le jeu politique et médiatique.

La fiscalité sera donc un des chevaux de bataille de Pierre Gattaz, par ailleurs patron de Radiall. Un sujet clef qu'il a d'ailleurs confié à son ancien concurrent qui l'a finalement rallié, Geoffroy Roux de Bézieux.

L'homme qui demandait 100 milliards

Pourquoi 100 milliards tout rond ?! Car cette somme représente, selon lui, le montant des prélèvements supplémentaires que les entreprises françaises doivent payer par rapport à leurs homologues, ou plutôt leurs concurrentes, européennes. Résultat, les entreprises sont « asphyxiées, ligotées et terrorisées » par l'impôt et les charges qui pèsent sur leurs comptes, leur compétitivité est plombée, et leur marge -28% en moyenne en France, contre 40 % en Europe et 41 % en Allemagne selon Le Figaro- réduite à peau de chagrin. Sans marge, pas de cash pour innover, investir et créer la croissance et les emplois de demain.

En Allemagne, les impôts ont considérablement baissé pour les entreprises

Comment financer un tel manque à gagner pour l'Etat ? En baissant les dépenses publiques pardi ! Le gouvernement s'est engagé hier notamment à l'Assemblée nationale à économiser 14 milliards d'euros en 2014. Il faudra donc, pour le MEDEF, aller plus loin.

Reste qu'une baisse importante de l'impôt sur le revenu des sociétés semble possible. Du moins si l'on en croit l'exemple de l'Allemagne. En 2000, les entreprises outre-rhin étaient taxées à hauteur de 51,6% de leurs revenus. C'était évidemment le taux le plus important de toute l'Europe. Aujourd'hui, ce taux a été ramené à un chiffre nettement plus raisonnable de 29,8%...

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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